Selon la Banque mondiale, un engagement continu en faveur de l’action climatique peut aider l’Égypte à atteindre ses objectifs en matière de climat et de développement. Cet engagement transformerait les risques climatiques en opportunités pour le pays.
L’Égypte subit les effets du changement climatique, notamment une pression croissante sur les réserves d’eau. Les crises climatiques représentent un risque pour la croissance à long terme du pays. Le Country Climate and Development Report (CCDR) du Groupe de la Banque mondiale soutient qu’un engagement continu en faveur de l’action climatique transformerait ces risques en opportunités.
L’Égypte confrontée à des risques climatiques
Le Nil fournit plus de 97 % de l’eau douce de l’Égypte. Le rapport estime qu’un léger changement dans les précipitations peut affecter la disponibilité de l’eau et entraîner des pertes agricoles et d’emplois. Les villes et les zones côtières sont fortement exposées à la montée des eaux, aux inondations, à la hausse des températures, à la pollution atmosphérique et à la désertification. L’urbanisation croissante pourrait exercer une pression supplémentaire sur les services et exacerber l’exposition des biens et des personnes aux risques climatiques. Selon la Banque mondiale, le pays pourrait enregistrer environ 41,4 millions de citadins au cours des trois prochaines décennies.
Ces effets du changement climatique affecteront les populations les plus vulnérables. En effet, le nombre de personnes vivant avec moins de 4 $ par jour atteindra 9 millions à fin 2030. De même, l’impact des risques climatiques sur l’approvisionnement en eau, l’agriculture, la qualité de l’air et le tourisme pourrait représenter entre 2 et 6 % du PIB de l’Égypte d’ici 2060.
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Actions nécessaires pour réduire les impacts du changement climatique
Dans son rapport, la Banque mondiale a fait des recommandations à l’Égypte. Ces solutions devraient permettre de réduire les impacts du changement climatique sur les populations et les entreprises. Elles permettront d’améliorer la compétitivité du pays sur les marchés mondiaux. La Banque suggère que les ressources naturelles, dont l’eau, soient valorisées et utilisées plus efficacement. La réduction des pertes d’eau actuelles de 29 % à 20 % dans les villes permettra d’économiser environ 2 milliards de mètres cubes d’eau par an. L’Égypte devra renforcer les systèmes d’information climatique et hydrologique. Cela permettra au gouvernement, aux entreprises et aux particuliers de mieux s’adapter aux chocs climatiques et de réduire les risques.
Selon le rapport, la réduction des émissions peut aider l’Égypte à renforcer sa résilience économique et sa compétitivité. La part de l’Égypte dans les émissions mondiales est estimée à seulement 0,6 %, soit l’une des plus faibles au monde. Cependant, des secteurs clés comme l’énergie, les transports et l’industrie sont responsables d’environ 80 % des émissions de gaz à effet de serre du pays. La Banque suggère donc de réduire les émissions dans ces trois secteurs.
L’Égypte devra mettre en place des politiques destinées à accroître la participation du secteur privé en assurant la mise en œuvre de nouvelles lois sur l’électricité et les énergies renouvelables. Le gouvernement doit débloquer des opportunités pour que le secteur privé investisse dans des projets verts. Il s’agit notamment de la gestion municipale des déchets et de l’eau à faible émission de carbone, de la rénovation énergétique des bâtiments et des transports urbains écologiques.
« Les recommandations de ce rapport visent à jeter les bases d’un modèle de croissance à faible émission de carbone pour l’Égypte, avec une plus grande compétitivité sur la scène mondiale et une réduction des vulnérabilités de la population et de l’économie aux chocs climatiques », a déclaré David Malpass, président du Groupe de la Banque mondiale.
Les efforts de l’Égypte pour lutter contre les effets du changement climatique
L’Égypte a mis en place une stratégie de lutte contre les effets du changement climatique. Le pays a été le premier à proposer des obligations vertes dans la région MENA. Il a également été le premier à lancer sa stratégie de lutte contre le changement climatique pour 2050 et à fournir des objectifs actualisés de réduction des émissions d’ici 2030. En outre, l’Égypte a lancé la plateforme nationale pour le programme Nexus of Water, Food, and Energy (NWFE). Cette initiative a pour objectif de s’appuyer sur des partenariats multipartites pour mobiliser des financements, fournir une assistance technique et catalyser les investissements privés.
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