Il faudra 65 milliards $ par an pour produire suffisamment de nourriture pour la population africaine

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producteur de maïs
L'Afrique a besoin de 65 milliards $ chaque année pour produire suffisamment de denrées pour nourrir sa population.

Le continent importe chaque année plus de 100 millions de tonnes de céréales. Cette dépendance extérieure l’a gravement exposé aux impacts de la guerre en Ukraine ces derniers mois. 

Les agriculteurs auront besoin de 27 à 65 milliards $ de crédits par an pour produire suffisamment de nourriture pour la population africaine. Il faudra investir davantage dans le secteur agricole pour réduire la dépendance alimentaire extérieure. D’après la Banque africaine de développement (BAD), l’Afrique dépense annuellement 75 milliards $ pour importer des céréales. Elle dispose pourtant d’environ 60% des terres arables du monde, un potentiel qu’elle peine à exploiter pour atteindre l’autosuffisance alimentaire. 

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La solution au problème réside, selon le prêteur panafricain, dans le financement des exploitants agricoles. « Un obstacle majeur au développement des acteurs privés du secteur est le manque de financement par le crédit » a indiqué la BAD. Fournir suffisamment de crédits aux paysans permettra, poursuit le prêteur, de « passer d’une agriculture de subsistance traditionnelle à un secteur agro-industriel africain moderne et compétitif qui puisse nourrir l’ensemble du continent »

Les risques d’une forte dépendance extérieure…

L’Afrique a été confrontée ces derniers mois aux conséquences de sa dépendance alimentaire extérieure. La guerre en Ukraine a bouleversé le marché mondial et entraîné la hausse des prix des denrées de base. 

Cette situation a non seulement augmenté la facture des commandes alimentaires, mais a également occasionné une pénurie à l’échelle continentale. L’Afrique a affiché un déficit d’au moins 30 millions de tonnes de nourriture depuis l’invasion de l’Ukraine. Les principales denrées de base à savoir le maïs, le blé et le soja sont devenues rares dans les marchés. 

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Le prix du blé a augmenté de 40% dans certains pays, entraînant une hausse inédite des subventions accordées par l’Etat. Le cours des engrais a quant à lui triplé par rapport à son niveau de 2020, entraînant une chute de l’approvisionnement intérieur et la baisse des rendements agricoles sur le continent. Le déficit d’engrais en Afrique s’élève à 2 millions de tonnes depuis le début de la guerre en Ukraine. 

Fidèle DJIMADJA