Afrique : 86 millions de personnes migreront à cause du changement climatique

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En Afrique, 86 millions de personnes seront obligées de migrer à cause du changement climatique d’ici 2050. C’est ce qu’indique une nouvelle étude de la Banque mondiale. L’exode dont parle l’institution, touchera entre autres, les agriculteurs et les pêcheurs. La pénurie d’eau et les inondations qui s’annoncent les forceront à se déplacer vers des zones plus favorables à leurs activités. 

« (…) Les Africains seront confrontés à des défis climatiques sans précédent dans les années à venir » a déclaré Ousmane Diagana, vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et centrale. Le continent subit déjà les effets néfastes du réchauffement climatique tels que l’augmentation des températures, le dérèglement des saisons de pluies, l’érosion côtière, etc. En 2019, un cyclone nommé Idai a fait plus de 1000 morts au Mozambique. Le Kenya, la Somalie et l’Ethiopie ont vu leurs productions agricoles se faire dévaster par des criquets pèlerins au cours de l’année dernière. Les ravages causés par ces nuisibles ont entraîné une crise alimentaire dans ces 3 pays. D’après la Banque mondiale, les conditions météorologiques changeantes pourraient aussi augmenter le taux de pauvreté et générer plus de conflits sur le continent. 

L’Afrique n’émet que 4 % des gaz à effet de serre (GES) issus des activités humaines et industrielles. Malgré cela, elle est la plus grande victime du réchauffement climatique. « Nous pouvons réduire jusqu’à 30 % ou 60 %, l’effectif des migrations dues au réchauffement climatique. (…) Mais seulement si nous faisons les choses comme il se doit » a déclaré Kanta Kumari Rigaud, spécialiste des questions de l’environnement à la Banque mondiale, citée par Bloomberg. Il faudra, selon elle, atteindre coûte que coûte, le net zéro, dans les plus brefs délais possibles. Autrement dit, les Etats et les entreprises d’Afrique doivent totalement réduire leurs émissions de carbone. La priorité absolue pour les gouvernants, sera de mobiliser assez de financements pour soutenir la transition verte. « Associés aux projets de santé, d’éducation, d’économie numérique et d’infrastructures durables, les investissements verts favorisent la création d’emplois et croissance économique » indique Rigaud. 

Fidèle DJIMADJA