L’OMS salue les efforts fournis par les responsables sanitaires du continent et appelle à une meilleure prise en charge des maladies non transmissibles.
L’espérance de vie en Afrique s’est améliorée au cours des deux dernières décennies. Elle est passée de 46 ans en 2000 à 56 ans en 2019. « Cette hausse est la plus importante au monde sur ladite période » indique un nouveau rapport de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Le document intitulé Tracking Universal Health Coverage in the WHO African Region 2022 est le fruit d’une étude réalisée dans 47 pays africains.
D’après l’agence onusienne, les progrès réalisés ces deux dernières décennies résultent du renforcement du système sanitaire, notamment dans les milieux non desservis. En 2000, seulement 24% des Africains avaient accès aux services de santé essentiels. Ce taux est passé à 46% depuis 2019. L’OMS note également une réelle avancée en matière de santé reproductive, maternelle, néonatale et infantile. Autant de facteurs qui ont permis d’augmenter l’espérance de vie africaine qui reste toutefois inférieure à la moyenne mondiale, soit 64 ans.
Des progrès restent à faire
La directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, Matshidiso Moeti, a salué les efforts fournis par les responsables sanitaires africains pour l’amélioration de la santé sur le continent. Selon elle, « les gens vivent plus longtemps et en meilleure santé, avec moins de menaces de maladies infectieuses ». Il n’en demeure pas moins que des efforts restent à faire.
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L’Afrique est confrontée, depuis une vingtaine d’années, à l’augmentation du nombre de ses patients atteints de maladies non transmissibles. L’OMS dit avoir constaté une hausse « spectaculaire » des cas d’hypertension et de diabète sur le continent. Le taux de létalité de ces pathologies a cru de 13% dans la région subsaharienne. « À moins que les pays ne renforcent leurs mesures contre la menace du cancer et d’autres maladies non transmissibles, les gains en matière de santé pourraient être compromis » avertit Moeti.
Quelques recommandations
« Il est crucial, préconise l’OMS, que les gouvernements augmentent le financement dans la santé publique ». En Afrique, les budgets nationaux ne prévoient pas suffisamment de fonds pour la santé. La plupart des États n’assurent même pas la moitié des dépenses du secteur. « Seuls l’Algérie, le Botswana, le Cap-Vert, l’Eswatini, le Gabon, les Seychelles et l’Afrique du Sud sortent du lot » selon l’agence onusienne.
Les dirigeants africains devraient aussi œuvrer à la réduction des dépenses effectuées par les ménages africains dans l’achat des médicaments et dans les consultations. Ils y consacrent plus de 10% de leurs revenus mensuels, « une catastrophe » selon l’ONU. L’agence recommande, par ailleurs, que les États développent leurs capacités à prévenir les futures épidémies. Celle de la Covid-19 a fortement perturbé le système sanitaire africain.
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