Une plus grande priorité doit être accordée au financement de l’adaptation climatique en Afrique, selon un nouveau rapport du Global Center on Adaptation (GCA).
L’Afrique est actuellement confrontée à un manque critique de financement pour l’adaptation au climat. L’alerte a été lancée une nouvelle fois par le GCA, dans un rapport publié vendredi.
Un financement correspondant à moins d’un quart des besoins
Le document révèle que le financement cumulé de l’adaptation au climat en Afrique jusqu’en 2030 représentera moins d’un quart des besoins estimés par les pays africains dans leurs contributions déterminées au niveau national (CDN). Le déficit de financement est donc très important.
Entre 2019 et 2020, un montant estimé à 11,4 milliards $ a été engagé pour financer l’adaptation au climat en Afrique. Près de 97 % des fonds proviennent d’acteurs publics et moins de 3 % du secteur privé. Ce montant est nettement inférieur aux 52,7 milliards $ annuels dont on estime que les pays africains auront besoin jusqu’en 2030.
« Le financement de l’adaptation progresse trop lentement pour combler le déficit d’investissement en Afrique, alors même que le coût de l’inaction augmente. Dans la perspective de la COP27, nous devons faire une percée dans le financement de l’adaptation au changement climatique », a déclaré Patrick Verkooijen, PDG du Global Center on Adaptation.
Des approches de solution pour pallier le déficit
Afin d’augmenter le financement de l’adaptation en Afrique au cours de la prochaine décennie, le rapport formule un certain nombre de recommandations, notamment à l’endroit des décideurs politiques. Selon le rapport, ces derniers doivent créer un environnement favorable aux investissements dans l’adaptation climatique en Afrique.
En outre, les institutions financières doivent prendre en compte le développement durable et la résilience au climat dans les investissements qu’elles réalisent. L’innovation financière pour l’adaptation doit correspondre aux conditions politiques et de marché au niveau de chaque pays.
« Les 1,4 milliard d’Africains contribuent à moins de 3 % des émissions mondiales totales de gaz à effet de serre, mais se trouvent en première ligne de cette urgence climatique avec neuf sur dix des pays les plus vulnérables d’Afrique. L’adaptation au changement climatique est cruciale pour l’Afrique. À la COP27, c’est l’adaptation et le financement de l’adaptation qui est notre priorité », a déclaré Josefa Leonel Correia Sacko, commissaire à l’économie rurale et à l’agriculture de la Commission de l’Union africaine.
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