L’Afrique détient actuellement un potentiel d’exportation inexploité, estimé à 21,9 milliards $. Ce chiffre a été dévoilé par la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), dans son Rapport économique sur l’Afrique 2021.
L’Afrique dispose d’un potentiel d’exportation de 21,9 milliards $ inexploité. Ce chiffre correspond à près de 43 % des exportations intra-africaines. Cela représente une grande opportunité que le continent manque de saisir, a indiqué la CNUCED dans son dernier rapport sur le développement économique de l’Afrique.
En effet, le potentiel d’exportation de l’Afrique souffre de la forte dépendance du continent à l’égard des produits de base. Ceux-ci représentent près de 70 % des exportations extracontinentales. Cette dépendance rend le continent vulnérable aux chocs extérieurs, en raison de l’instabilité des prix de ces produits.
En outre, les exportations de combustibles constituent plus de la moitié de l’ensemble des exportations extracontinentales. Les cours du pétrole brut sont un élément déterminant de la valeur globale des exportations. Cette dernière a considérablement baissé depuis 2010, en raison de la baisse des prix des combustibles.
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La nécessité de renforcer le libre-échange
Selon le rapport, les résultats commerciaux du continent peuvent être améliorés grâce à la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf). Un potentiel d’exportation supplémentaire de 9,2 milliards $ pourrait être réalisé grâce à une libéralisation partielle des tarifs au cours des cinq prochaines années.
« Pour libérer le potentiel inexploité, diverses solutions non-tarifaires doivent être adoptées. Des failles infrastructurelles et des lacunes en matière d’informations sur le marché, doivent être comblées. Cela nécessite des efforts conjoints dans le cadre de la ZLECAf », a indiqué la CNUCED.
Toutefois, dans un contexte encore marqué par la pandémie, il urge que les pays de la région mettent en œuvre des plans de relance. « En raison des fermetures de frontières induites par la pandémie, les groupes vulnérables tels que les commerçantes transfrontalières, les petites entreprises et les commerces informels ont vu leurs économies s’épuiser complètement et ont eu du mal à subvenir aux besoins de leurs familles », note le rapport.
« Des mesures complémentaires pour soutenir les femmes et les jeunes dans le commerce, les petites entreprises et les pays africains les moins avancés sont nécessaires pour parvenir à une ZLECAf plus inclusive », a affirmé Wamkele Mene, secrétaire général de la ZLECAf. La mise en œuvre du libre-échange pourrait également aider le continent à contrer l’impact économique de la pandémie, selon l’institution.