Une enquête menée par Reuters a dévoilé que les soldats nigérians ont interrompu plusieurs grossesses chez les femmes enceintées par les terroristes. Un sénateur américain de la Commission des relations étrangères a demandé que l’assistance militaire fournie à Abuja soit examinée.
L’armée nigériane est accusée d’avoir conduit un programme d’avortement illégal sur des femmes sauvées des mains des militants islamistes. De 2013 à ce jour, plus de 10 000 grossesses ont été illégalement interrompues. Les victimes ont pour la plupart été enceintées après avoir été violées par les djihadistes. L’armée nigériane n’a quasiment demandé l’avis d’aucune d’entre elles avant de les faire avorter à leur insu.
Ces informations proviennent d’une enquête réalisée par Reuters auprès d’une trentaine de jeunes filles et femmes ayant été victimes de ce programme d’avortement systématique. Elles disent avoir été menacées de bastonnade au cas où elles divulgueraient ce qui leur a été fait. Les responsables de l’armée nigériane ont nié l’existence d’un tel programme. Ils accusent Reuters d’agir en vue de saper l’image du Nigeria dans sa lutte contre les terroristes.
Lire aussi : Niger : 1000 anciens combattants seront recrutés comme réserve militaire
La réaction américaine…
Jim Risch, un sénateur américain de la Commission des relations étrangères, a demandé au département d’État d’examiner les programmes d’assistance et de coopération militaires dont bénéficie le Nigeria. Il a adressé une lettre au secrétaire d’État, Antony Blinken, dans laquelle il appelle ce dernier à envisager l’utilisation de sanctions contre l’armée au cas où les informations dévoilées dans l’enquête de Reuters seraient confirmées.
« J’ai hâte d’en savoir plus sur la réponse prévue du Département aux allégations graves et odieuses portées contre un bénéficiaire de longue date de l’aide et de la coopération américaines en matière de sécurité. Ce serait un préjudice irréparable à une génération de citoyens nigérians et à la crédibilité des États-Unis dans la région si ces allégations sont jugées crédibles » a-t-il déclaré.
En 2022, les États-Unis ont approuvé des ventes d’armes de près d’un milliard $ au Nigeria. Ils ont également investi près de 6 millions $ dans un programme de formation militaire dans le pays ouest-africain entre 2016 et 2020.
Lire aussi : Afrique : les dépenses militaires ont enregistré une forte hausse en 2020
- Guinée : Optasia lance un service de microcrédit via Mobile Money - 3 février 2023
- Le Burkina Faso souhaite créer une Fédération avec le Mali - 3 février 2023
- Sénégal : Démarrage imminent de la construction du port en eau profonde de 1,1 milliard $ - 3 février 2023