Plus de 283 millions d’Africains se couchent chaque soir le ventre vide à cause de l’incapacité du continent à s’autosuffire au plan alimentaire. Les dirigeants africains et leurs partenaires entendent mobiliser les ressources nécessaires pour relever le défi de la souveraineté alimentaire dans la région.
La Banque africaine de développement (BAD) prévoit d’investir 10 milliards $ au cours des 5 prochaines années pour stimuler les efforts visant à éradiquer la faim en Afrique. Le continent souffre d’une dépendance alimentaire vis-à-vis de l’extérieur, mettant en danger plusieurs millions de personnes. Chaque année, la région dépense 75 milliards $ pour importer des céréales. Ces dépenses ne suffisent toutefois pas à nourrir toute sa population.
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Selon la BAD, plus de 283 millions de personnes se couchent chaque soir affamées en Afrique. Une situation que veut résoudre la BAD à travers d’importants investissements dans le secteur agricole. Le président de l’institution financière panafricaine, Akinwumi Adesina, a appelé plus de 34 chefs d’Etat, 70 ministres de gouvernement, les membres du secteur privé et les partenaires internationaux à collaborer pour résoudre le problème de la faim en Afrique.
L’urgence et la nécessité d’atteindre l’autosuffisance alimentaire
L’Afrique a été gravement exposée aux effets des récentes crises. Ses besoins alimentaires ont été exacerbés sans qu’elle ne puisse satisfaire la demande de sa population. La flambée des prix des produits de base a entraîné une pénurie d’engrais et de denrées alimentaires dont le blé sur le marché africain.
Cette situation a plongé plus d’Africains en situation d’insécurité alimentaire. Elle a également permis aux dirigeants de la région de prendre conscience de l’urgence et de la nécessité d’atteindre l’autosuffisance alimentaire. « De la ferme à l’assiette, nous avons besoin d’une souveraineté alimentaire totale » a déclaré le chef d’Etat sénégalais, Macky Sall, président en exercice de l’Union africaine.
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Il s’exprimait ainsi à l’ouverture du sommet Dakar 2 qui se tient actuellement à Diamniadio au Sénégal. La rencontre a réuni des dizaines de chefs d’Etat et de gouvernement africains et étrangers pour réfléchir sur le thème « Nourrir l’Afrique : souveraineté alimentaire et résilience ».
La souveraineté alimentaire comme une « nouvelle arme de liberté
Tous les dirigeants et responsables présents à ce sommet ont exprimé leur ambition commune de réduire les importations alimentaires et d’améliorer la productivité agricole en Afrique. « C’est une honte qu’après 60 ans d’indépendance, nous nous réunissions pour parler de comment nous nourrir. Nous pouvons et devons mieux faire » a indiqué le président kényan, William Ruto.
« Nous devons relever la barre. (…) Il faut se lever et se dire : il est temps de nourrir l’Afrique » a renchéri le président de la BAD, Akinwumi Adesina. Pour le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, « la souveraineté alimentaire devrait être notre nouvelle arme de liberté ».
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