Le Burkina Faso n’a offert aucune mine au groupe Wagner (Gouvernement)

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Wagner
Un soldat du groupe russe Wagner.

Le président ghanéen, Nana Akufo-Addo, a déclaré la semaine dernière que le gouvernement burkinabé a offert une mine d’or au groupe privé russe. Ce gisement serait une monnaie d’échange pour que la milice armée aide le Burkina Faso à lutter contre le terrorisme.

Les autorités burkinabè ont démenti ces allégations du président ghanéen. « Nous n’avons pas octroyé un permis à une société russe au sud du Burkina » a déclaré le ministre des Mines, Simon Pierre Boussim. Il s’exprimait ainsi en marge d’une rencontre qui a eu lieu hier avec la société civile.

La dernière licence d’exploitation minière accordée par le gouvernement burkinabé porte sur un gisement aurifère situé dans la commune de Korsimoro. Elle a été octroyée à une société russe nommée Nordgold. L’entreprise est basée à Moscou et opère au Burkina Faso depuis une dizaine d’années. Elle détenait déjà trois mines d’or dans le pays ouest-africain avant que le gouvernement ne lui en offre une nouvelle.

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Le démenti du ministre Boussim a été corroboré par Jonas Hien, Secrétaire permanent de la société civile au sein de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE). « (…) Il n’y a pas eu d’octroi clandestin de mine d’or à Wagner, dans le sud du pays » a déclaré Hien, cité par l’Agence Anadolu.

Le président ghanéen a allégué la semaine dernière à Washington que le Burkina Faso a conclu un accord avec le Mali pour que Wagner l’aide à lutter contre le terrorisme. Il a ajouté qu’une mine a été offerte au groupe privé russe « en guise de paiement ».

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Des allégations censées « attirer l’attention des partenaires »

Le gouvernement burkinabé n’a pas tardé à réagir aux propos du président Akufo-Addo. Il a aussitôt convoqué l’ambassadeur ghanéen à Ouagadougou, Boniface Gambila Adagbila, pour une « audience urgente ». Il a également rappelé son ambassadeur à Accra, le général Pingrenoma Zagré, pour « consultation ».

Selon le diplomate ghanéen, la déclaration du président Akufo-Addo « ne visait pas à condamner le Burkina Faso, ni à semer le doute dans les esprits ». Elle était censée « attirer l’attention des partenaires afin de susciter un grand intérêt à l’endroit du Burkina Faso » a déclaré Adagbila.

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Fidèle DJIMADJA