Le cancer est désormais considéré comme un problème de santé majeur en Afrique subsaharienne. Avec un taux de létalité d’environ 65%, cette pathologie tue plus de personnes sur le continent que la tuberculose.
En 2020, l’Afrique subsaharienne a dénombré plus de 801 000 nouveaux cas de cancer sur son territoire. Sur cet effectif, 520 000 ont perdu la vie, soit un taux de létalité de 65%. Cette maladie s’est ainsi hissée au rang des plus dangereuses dans la région, bien devant la tuberculose qui touche pourtant 2,5 millions d’Africains par an.
D’après le Centre international de recherche sur le cancer (Circ), elle « figure parmi les trois principales causes de décès prématurés ». Elle est plus précisément responsable d’un décès prématuré sur sept. 25% des décès liés aux maladies non transmissibles sont également dus au cancer.
Une étude réalisée par l’agence intergouvernementale indique que la charge du cancer va presque doubler en Afrique subsaharienne au cours des 20 prochaines années. La hausse sera due à la croissance démographique et au vieillissement de la population. D’ici à 2040, la région comptera 1,5 million de nouveaux cas avec 1 million de décès supplémentaires dus au cancer.
Il touche plus de femmes que d’hommes
Les femmes d’Afrique subsaharienne sont beaucoup plus touchées par la maladie que les hommes. Le risque pour elles de développer un cancer à l’âge de 75 ans est de 14,1%. Les principales pathologies qu’on détecte chez elles sont causées par des tumeurs au sein (129 400 cas) et au col de l’utérus (110 300 cas). Ces deux cas représentent 30% de tous les types de cancers recensés dans la région (tout sexe confondu).
Chez les hommes, la plupart des tumeurs sont détectées au niveau de la prostate (77 300 cas). Le cancer de foie touche quant à lui 24 700 hommes, juste devant le cancer colorectal (23 400). D’après l’étude, les hommes ont 1,2 chance sur 10 de développer un cancer à 75 ans.
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Renforcer les systèmes de surveillance et la planification nationale
Le Circ recommande aux pays d’Afrique subsaharienne de renforcer leurs systèmes de surveillance pour mieux suivre l’évolution de la maladie. Pour ce faire, il faut un « investissement durable dans les registres » indique Freddie Bray, chef de la branche Surveillance du cancer au Circ. Ces derniers, poursuit-il, « fournissent des données sur l’incidence et la survie par type de cancer et par stade au moment du diagnostic ».
L’évaluation périodique des données provenant des registres est indispensable si l’on veut sauver plus de vies. Elle permet de mieux planifier la politique de lutte et de consolider les actions menées par les services œuvrant pour l’éradication du cancer. En 2013, l’Afrique subsaharienne ne comptait que 21 registres. Depuis fin 2021, elle en compte 35 dans 25 pays différents. Une augmentation résultant des efforts fournis par l’Initiative pour le développement des registres du cancer (Gicr) dirigée par le Circ.
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