L’Afrique doit échanger des crédits carbone pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, financer la transition vers les énergies renouvelables et stimuler le développement économique, a déclaré la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA).
Un crédit carbone est une unité correspondant à une tonne de CO2 évitée ou séquestrée. Il récompense son détenteur pour la réduction de ses émissions et lui permet d’émettre davantage de gaz à effet de serre. Les crédits carbones sont généralement attribués aux États ou aux entreprises qui participent à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Selon la CEA, les crédits carbone offrent aux pays africains une opportunité de se protéger contre le changement climatique tout en levant des financements indispensables pour la transition vers les énergies renouvelables. En vendant des crédits carbone, les pays africains peuvent également lutter contre le changement climatique en protégeant leurs forêts qui absorbent et stockent une quantité mesurée de carbone.
« Nous savons que le taux de déforestation en Afrique est le plus élevé de toutes les régions du monde, et donc un système de crédit carbone bien structuré peut permettre aux pays africains de protéger les ressources à risque et de générer des revenus grâce à la protection de ces ressources », a déclaré Jean-Paul Adam, directeur de la technologie, du changement climatique et Division de la gestion des ressources naturelles à la CEA.
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Plusieurs milliards de dollars par an
Grâce à l’élimination du carbone d’origine naturelle, l’Afrique peut générer entre 15 et 82 milliards $ par an, selon le prix du carbone. Par exemple, à 50 $ la tonne, le potentiel de revenus serait de 15 milliards $. Selon Jean-Paul Adam, le prix moyen du crédit carbone en Afrique est actuellement d’environ 10 $ la tonne, ce qui pourrait être augmenté avec la création de registres à haute intégrité.
Le marché du carbone en Afrique n’était pas aussi développé, car de nombreux pays n’avaient pas de registre pour mesurer les émissions de carbone et les échanger. Le manque de financement et de capacité à négocier sont des obstacles que les pays africains doivent surmonter sur les marchés mondiaux du carbone en pleine croissance. Selon la Banque mondiale, les revenus de la tarification du carbone ont augmenté de près de 60 % l’an dernier pour atteindre environ 84 milliards $.