L’énergie solaire devrait coûter moins que l’énergie éolienne et le gaz d’ici 2030 en Afrique. Cette prévision a été faite dans le dernier rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) intitulé « Africa Energy Outlook ».
L’Agence internationale de l’énergie (AIE) vient de publier un nouveau rapport sur l’état du secteur de l’énergie en Afrique. Selon les estimations de l’agence, près de la moitié des habitants du continent, voire plus, n’ont actuellement pas accès à l’électricité. On observe également une répartition inégale de l’accès à l’électricité d’une région à une autre.
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Les combustibles fossiles nécessaires au développement énergétique
Des efforts considérables devront être menés pour garantir un accès universel à l’électricité au cours de cette décennie. Toutefois, le rapport balaie du revers de la main la possibilité d’atteindre cet objectif sans passer par les combustibles fossiles.
En effet, le pétrole et le gaz continueront de fournir 85 % de l’énergie en Afrique du Nord en 2030, selon les prévisions de l’AIE. L’agence estime également que le charbon local bon marché continuera à dominer en Afrique du Sud à ce stade. Le rapport se base sur un scénario d’Afrique durable (SAS), qui prévoit que le continent atteindra tous ses objectifs de développement durable liés à l’énergie à temps d’ici 2030.
L’AIE a également constaté que près de 45 % des habitants du continent qui sont actuellement privés d’électricité seraient mieux servis par une expansion des réseaux nationaux que par des systèmes hors réseau. Ceci, parce que ces derniers sont uniquement déployés dans des endroits difficiles d’accès.
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Un faible coût de l’énergie solaire
Dans le solaire, le document prédit un coût actualisé de l’énergie compris entre 0,018 $ par kilowattheure et 0,049 $ par kilowattheure d’ici 2030. Cela signifie que l’énergie solaire coûtera moins cher que l’éolien ou le gaz. Selon l’AIE, les 125 gigawatts de nouvelle capacité de production solaire prévus d’ici 2030 représenteront plus de 40 % de la nouvelle capacité de production d’électricité.
Ce chiffre devrait inclure environ 225 mégawatts par an de capacité de mini-réseaux solaires, de 2021 à 2030. Les systèmes hors réseau devraient dominer dans des pays comme la Somalie, qui a un réseau électrique presque inexistant.
Une forte production d’hydrogène et de gaz naturel
D’ici la fin de la décennie, l’hydrogène pourrait être produit en Afrique pour moins de 2 $ par kilogramme, ce qui le rendrait compétitif face aux exportations du Moyen-Orient et de l’Europe du Sud. Le chiffre de la production devrait passer à 20 mégatonnes d’ici le milieu du siècle, selon le scénario de l’AIE.
La réalisation d’objectifs tels que l’accès universel à l’électricité nécessitera une expansion de l’utilisation du gaz naturel. L’augmentation de la demande de gaz naturel produit localement atténuera également la baisse des revenus d’exportation liés aux combustibles fossiles (en raison de la transition énergétique).
Selon le scénario de l’AIE, le secteur de l’énergie devrait générer 4 millions d’emplois à l’horizon 2030. Toutefois, cela aura un prix. Le chiffre annuel moyen des investissements énergétiques (99 milliards $ entre 2016 et 2020) devrait passer à 192 milliards $ par an au cours de la période 2026-2030.
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