Le nombre d’écoles fermées a grimpé en flèche dans huit pays de la région, avec plus de 12 400 écoles fermées à la fin de l’année scolaire 2021-2022.
57 millions d’enfants, d’adolescents et de jeunes ne sont pas scolarisés dans la région de l’Afrique centrale et de l’Ouest. Ce chiffre représente près d’un quart des 236 millions de non scolarisés dans le monde. L’alerte a été lancée dans un rapport publié par le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC), le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF).
L’insécurité à la racine du problème
Le nombre de fermetures d’écoles a grimpé en flèche dans huit pays de la région, avec plus de 12 400 écoles fermées à la fin de l’année scolaire 2021-2022. Au Burkina Faso, au Tchad, au Mali et au Niger, plus de la moitié des enfants et adolescents n’ont pas accès à l’éducation. Au cours de la dernière année scolaire, le nombre d’écoles fermées a augmenté de 66 % dans la région du Sahel central.
Les écoles sont soit la cible directe d’attaques par des groupes armés non étatiques, soit désertées par des étudiants qui craignent des attaques. La violence oblige également des communautés entières à perdre leurs ressources et à fuir, coupant l’accès des enfants et des adolescents à l’éducation.
Selon le NRC, la région est confrontée à un défi sans précédent pour s’assurer qu’il n’y a pas toute une génération d’apprenants perdus. Leur avenir dépend de la capacité des gouvernements à donner la priorité à la réhabilitation, à la réouverture et à la sécurisation des écoles endommagées ou détruites. Des mesures concrètes doivent être prises par les parties aux conflits dans la région pour mettre fin à l’utilisation militaire des écoles.
« Chaque enfant non scolarisé, chaque jour d’apprentissage perdu, est une brique de moins pour construire la paix et la prospérité dans la région. Dans ce contexte de violence incessante et de familles arrachées à plusieurs reprises à leurs foyers, les dirigeants de la région de l’Afrique centrale et occidentale doivent faire tout leur possible pour assurer la pleine mise en œuvre de la Déclaration sur la sécurité dans les écoles et protéger le droit de chaque enfant à aller à l’école », a déclaré Maureen Magee, directrice régionale du NRC en Afrique centrale et occidentale.
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Un manque de financement
Des sommes très faibles sont allouées au secteur de l’éducation, dans les actions humanitaires, en Afrique centrale et occidentale. En 2021, les donateurs ont fourni moins d’un quart des fonds nécessaires pour répondre aux besoins éducatifs d’urgence. Au Burkina Faso, qui compte un tiers de toutes les écoles actuellement fermées dans la région, le montant alloué par les donateurs cette année représente à peine 0,20 $ par mois, par enfant déplacé de moins de 15 ans.
Les trois organisations humanitaires à l’origine du rapport appellent les gouvernements, les forces armées, les autres parties aux conflits et la communauté internationale à prendre des mesures concertées pour mettre fin aux attaques et aux menaces contre les écoles. Ils invitent également à intensifier le soutien durable à un apprentissage de qualité pour chaque enfant de la région.