Une nouvelle étude montre que l’expansion des exportations de pétrole et de gaz pourrait menacer la stabilité économique de nombreux pays africains. Selon le Rapport, la demande de combustibles fossiles pourrait diminuer. Une situation qui affectera l’économie des pays qui s’appuient sur les exportations de gaz pour leur croissance économique.
Malgré la flambée des prix des combustibles fossiles, l’expansion des exportations de pétrole et de gaz constitue une menace pour la stabilité économique de nombreux pays africains. C’est ce que révèle un rapport de Carbon Tracker publié lundi. Selon l’étude, la demande de combustibles fossiles pourrait diminuer fortement à moyen terme. La baisse de la demande affecterait l’économie des pays, qui s’appuient sur les exportations de gaz pour développer leur économie. Le rapport préconise les investissements dans les énergies renouvelables.
Les revenus du gaz pourraient diminuer de moitié d’ici 2040
Actuellement, les prix du gaz sont élevés. De plus, les cinq principales compagnies pétrolières et gazières ont réalisé à elles seules des bénéfices de plus de 170 milliards $ depuis le début de l’année. Toutefois, le rapport estime que les revenus du gaz diminueront de moitié d’ici 2040, rapporte The Guardian. Le marché du gaz pourrait également connaitre des prix plus bas en raison de la baisse de la demande. Ainsi, l’Afrique pourrait se retrouver avec des investissements considérables dans les infrastructures gazières, mais sans marché d’exportation. Les entreprises qui investissent dans les combustibles fossiles en Afrique verront leurs actifs échoués, ajoute Kofi Mbuk, auteur principal du rapport.
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« La croissance de la demande d’énergie à l’échelle mondiale et régionale est désormais satisfaite par les énergies renouvelables, qui réduisent la demande de combustibles fossiles », a déclaré Kofi Mbuk. Pour lui, l’investissement dans l’énergie solaire et éolienne favoriserait le développement économique des pays émergent.
Le gaz considéré comme combustible de transition pour l’Afrique
Certains pays africains disposent d’importantes réserves de gaz. Il s’agit notamment du Nigeria, du Sénégal, du Mozambique, du Congo-Brazzaville, de la Guinée équatoriale, de l’Algérie et de l’Égypte, pays hôte de la COP27. Lors des négociations sur le climat, des chefs d’État africains ont souhaité conclure des accords sur le gaz. Pour Macky Sall, Président du Sénégal, les pays développés ne devrait pas amener les pays africains à suspendre les projets gaziers, alors que l’Occident s’est enrichi grâce aux combustibles fossiles. « Ils doivent être en mesure d’obtenir du gaz. Pour eux, le gaz sera un combustible de transition », a soutenu Tony Blair, ancien Premier ministre du Royaume-Uni. « Pour une phase de transition, ils vont devoir développer leurs ressources en gaz », a-t-il poursuivi.
Le gaz fournira un combustible de cuisson propre sur le continent
Selon Tony Blair, l’exploitation des ressources en gaz permettrait de réduire les émissions de gaz à effet de serre par rapport à certaines alternatives. Pour lui, l’accès à l’électricité est important pour favoriser le développement. Sur le continent, près de 600 millions de personnes n’ont toujours pas accès à l’électricité. Pour sa part, Mary Robinson, Présidente du groupe des Elders, composé d’anciens hommes d’État et chefs d’entreprise du monde entier, estime que le gaz pourrait fournir un combustible de cuisson propre en Afrique. « L’Afrique essaie de faire entendre sa voix sur ses besoins en matière d’énergie juste et équitable, ce qui implique bien sûr l’utilisation du gaz comme transition juste », a-t-elle déclaré.
Toutefois, des experts estiment que l’expansion du gaz sur le continent ne profite pas aux populations concernées. Le gaz est plutôt destiné à l’exportation vers l’étranger. L’Égypte, par exemple, veut développer son industrie gazière dans le but de répondre à la demande des pays européens. Ces derniers cherchent à remplacer les importations en provenance de la Russie.
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