Expulsion des soldats français du Burkina Faso : Paris attend la confirmation du capitaine Traoré

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Le capitaine Ibrahim Traoré
Paris attend du capitaine Ibrahim Traoré la confirmation de l'expulsion de ses soldats du Burkina Faso.

L’Agence d’information du Burkina (AIB) et autres médias locaux ont rapporté le samedi dernier une décision de la junte au pouvoir portant sur la fin de l’accord de coopération militaire conclu avec la France en 2018. 

Le gouvernement de transition du Burkina Faso a ordonné aux forces armées françaises de quitter son territoire d’ici un mois. Le ministère des Affaires étrangères a adressé à Paris un communiqué daté du mercredi 18 janvier dernier, dans lequel il dénonce un accord de coopération militaire conclu avec la France en décembre 2018. 

Ce document officiel, parvenu à l’AFP, marque la « fin dans son entièreté » dudit accord. La décision a été confirmée à l’agence française par une source proche du gouvernement. 

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En attente d’une confirmation du président de la transition

Des sources consultées par Le Monde ont déclaré que la notification formelle concernant la dénonciation et la fin de l’accord de coopération militaire entre le Burkina Faso et la France n’était pas encore parvenue à Paris le dimanche soir. Ce qui suscite des questions sur une possible intoxication des réseaux sociaux. 

Interrogé sur la question, le président français dit attendre des « clarifications de la part de M. Traoré sur le sujet ». « J’attends que le président de transition (Ibrahim) Traoré puisse s’exprimer. (…) Je pense qu’il faut garder beaucoup de prudence » a déclaré Emmanuel Macron, hier dimanche. 

Incertitudes et confusion

Contactés par la presse, les services de communication de la Présidence et de la Primature du Burkina Faso ont déclaré qu’ils n’ont pas été informés de cette lettre ordonnant le départ des troupes françaises. Une réaction qui nourrit la confusion aussi bien à Ouagadougou qu’à Paris. Certains évoquent déjà une manipulation informationnelle. Le président Macron a demandé de « veiller à ce que (…) certains dans la région, qui peuvent avoir partie liée au demeurant avec (…) nos amis russes, ne fassent pas de manipulation »

Des signes annonciateurs d’une rupture de la coopération militaire

Vendredi dernier, des centaines de personnes sont descendues dans les rues de Ouagadougou pour exiger le départ de l’ambassadeur français, Luc Hallade. Elles ont aussi réclamé le démantèlement de la force militaire française « Sabre » composée d’environ 400 hommes et basée à la périphérie de la capitale du pays ouest-africain. 

La junte en place avait indiqué le 20 décembre 2022 qu’elle ne faisait plus confiance en l’ambassadeur de France et avait réclamé le remplacement de Luc Hallade. Une source proche du gouvernement a toutefois déclaré à l’AIB qu’il ne s’agit pas d’une « rupture des relations avec la France ». La situation actuelle ne concerne que la coopération militaire, a-t-elle indiqué. 

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Fidèle DJIMADJA