Le Gabon fait aujourd’hui partie des pays les plus engagés sur la lutte contre le réchauffement climatique. Il s’est attelé depuis quelques années à œuvrer, bec et ongles, pour la protection de l’environnement et la préservation des écosystèmes. Un combat qui lui permet actuellement d’être considéré comme la superpuissance verte de l’Afrique. Cependant, le Gabon ne compte pas en rester là. Son objectif est de mettre à profit ses efforts.
Les autorités du pays cherchent maintenant à diversifier plus que jamais leur économie qui a pendant longtemps été dépendante du pétrole. Des actions sont aussi menées pour que le pays soit reconnu pour la préservation de ses forêts. Or, celles-ci font partie de la forêt tropicale du Bassin du Congo, communément appelée « poumons de l’Afrique ». Il s’agit du deuxième plus important écosystème forestier du monde après l’Amazonie.
Lftikhar Ali, directeur du capital de la dette chez African Conservation Development Group (ACDG), compte aider le Gabon à tirer plus de profits de ses efforts. Son objectif est de se servir de la forêt gabonaise pour créer des flux de crédit carbone commercialisables. Ainsi, les nombreuses entreprises ayant du mal à se détourner des énergies fossiles, mais qui doivent quand même rejoindre la course vers la décarbonisation générale des industries, devront acheter ces crédits carbone pour compenser leurs émissions.
Ali compte mener les démarches nécessaires pour décrocher la concession d’une partie de la forêt gabonaise pour l’ACDG durant 50 ans. Avec cet important atout, il pourra cibler les entreprises désireuses d’acheter des crédits carbone. Il conclura avec ces dernières, des contrats qui permettront à l’ACDG de leur vendre une tonne de carbone compensée à 10 $ pendant 10 ans. Avec 3 millions de tonnes vendues, l’ACDG mobilisera 300 millions $ par an. Le groupe regroupera les fonds en obligations qu’il fera émettre. « Si nous sommes en mesure de faire émettre une obligation, cela créerait un précédent important pour le Gabon qui serait alors en mesure de faire émettre lui-même des obligations similaires » a déclaré Ali. Or, le territoire gabonais est à 85 % couvert de forêts et celles-ci absorbent 140 millions de tonnes de carbone par an. De quoi permettre à l’Etat de se servir uniquement de son potentiel pour s’ériger en superpuissance verte et économique au plan mondial. Pour rappel, l’ACDG est une société mauricienne spécialisée dans la gestion des terres.
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