L’industrie pétrolière est un important pilier de l’économie ghanéenne. Néanmoins, la majeure partie des recettes du secteur est consacrée au service de la dette.
Depuis 10 ans, le gouvernement ghanéen dépense 74% de ses recettes pétrolières pour assurer le service de la dette. L’information provient d’un rapport du Public interest and accountability committee (Piac). Le document indique que les autorités utilisent 4% des revenus de l’or noir pour combler les déficits de financement du Budget annuel. Le reste de l’argent est versé dans le portefeuille dédié au Fonds de prévoyance des urgences nationales.
Lire aussi : Ghana: 6,5 milliards $ de revenus pétroliers mais sans grandes réalisations selon le PIAC et les OSC
Celui-ci permet au gouvernement de faire face à des situations capables d’entraîner une hausse des dépenses de l’Etat, comme la pandémie de Covid-19.
L’utilisation des revenus pétroliers pour assurer le service de la dette est la conséquence de la faible mobilisation des recettes intérieures au Ghana. Au cours des dix dernières années, les besoins de financement du pays ont connu une forte augmentation. Cela a entraîné des emprunts « excessifs », comme l’indique le président du Piac, le professeur Kwame Adom-Frimpong, cité par Ghana Business News. L’incapacité du Ghana à collecter des recettes intérieures le pousse à recourir, chaque année, et ce, depuis 10 ans, aux fonds issus de l’industrie pétrolière.
Le risque de la déchéance et du surendettement
L’utilisation des recettes pétrolières pour assurer le service de la dette « n’est pas contraire à la loi », indique l’économiste Patrick Asuming. Il y a cependant, le risque de surendettement qui plane sur le Ghana. D’autant que ses ressources pétrolières ne sont pas infinies et que la tendance mondiale prône l’abandon progressif et rapide des sources fossiles. « Ce serait une grande honte si nos ressources pétrolières s’épuisaient sans qu’on soit parvenu à trouver une alternative pour assurer le service de la dette » fait remarquer Asuming. Il est nécessaire, poursuit-il, que le Ghana développe d’autres secteurs pour soutenir et diversifier son économie.
Depuis fin janvier 2022, la dette publique du pays est estimée à 56 milliards $. Elle a ainsi cru de plus de 7000% depuis 2006, selon The Conversation. Le niveau d’endettement croissant du pays fait chuter l’intérêt des investisseurs internationaux.
Lire aussi : La Standard Bank identifie cinq économies africaines qui seront confrontées à des risques d’endettement
Une situation qui entraîne la hausse des taux des obligations ghanéennes et proportionnellement, la baisse de leurs valeurs sur le marché. En janvier dernier par exemple, le prix des obligations ghanéennes a chuté de 10% en 10 jours.
- Guinée : Optasia lance un service de microcrédit via Mobile Money - 3 février 2023
- Le Burkina Faso souhaite créer une Fédération avec le Mali - 3 février 2023
- Sénégal : Démarrage imminent de la construction du port en eau profonde de 1,1 milliard $ - 3 février 2023