Une communauté vivant dans la région de l’Upper West préfère utiliser la monnaie d’Afrique francophone au détriment du cedi ghanéen. Délaissée par les pouvoirs publics, elle ne se contente que de ses échanges commerciaux avec le Burkina Faso.
Les habitants de Wuru ont abandonné la monnaie officielle de leur pays pour adopter le Franc CFA. Cette communauté de plus de 3000 personnes se sent ignorée par les politiques publiques. Elle ne dispose pas des services de base nécessaires pour son développement à savoir : l’eau potable, les réseaux de télécommunications, les infrastructures routières, etc. Située à 70 km de la ville de Tumu, la communauté se plaint du désintérêt des autorités gouvernementales et locales pour son sort.
« Nous nous considérons comme étant dans une zone neutre. (…) Personne ne se soucie de nous » a confié le chef de la communauté, Wurupio Mahama Bataachia Dawuri, à l’agence de presse ghanéenne (GNA). Les Wuru ne bénéficient d’aucun projet gouvernemental. Le seul moment où l’on se souvient d’eux, c’est lors des élections. En période de campagne, les politiciens acceptent de parcourir tout un chemin périlleux pour s’enquérir de l’état des habitants de cette communauté. Là encore, ils ne viennent que pour faire des promesses qu’ils ne tiennent jamais.
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Des Ghanéens qui se sentent plus proches des Burkinabés que des leurs…
Outre la langue Kassem que partagent les communautés de la région du Haut Ghana oriental, les Wuru se sentent plus proches des Burkinabés que des Ghanéens. Ils ont décidé d’abandonner le Cedi pour adopter le Franc CFA comme monnaie. Pour cause, leur seul moyen de survie réside dans le commerce avec le pays voisin.
Entre autres produits échangés avec le Burkina Faso, on peut notamment citer le maïs, le mil, le sésame, le bétail, les céréales et les volailles. Les habitants de Wuru ne disposent ni des infrastructures routières, ni des moyens de transport, et encore moins de la proximité nécessaire pour commercer avec les autres communautés ghanéennes, a indiqué Wurupio.
« Les gens viennent ici pour nous dire qu’il est illégal de dépenser le CFA plutôt que le Cedi. Nous leur disons que ce n’est pas de notre faute. La seule façon pour nous de survivre est d’accepter le CFA puisque toutes les marchandises viennent du Burkina Faso » a expliqué le chef de la communauté. Il appelle les autorités municipales et gouvernementales à œuvrer dans les régions reculées du pays. Ces dernières font autant partie du Ghana que la ville d’Accra.
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