Le Ghana prévoit de réaménager sa dette pour éviter un effondrement financier

0
686
president-akufo-addo
Le président ghanéen, Nana Akufo-Addo inquiet.

La dette publique du pays est actuellement évaluée à 48,9 milliards $. La devise officielle est tombée à un niveau historique et figure parmi les monnaies les moins performantes au monde. Les autorités sont en pourparlers avec le FMI pour obtenir un prêt et éviter un effondrement financier.

Le Ghana s’expose de plus en plus à un défaut de paiement en raison d’une faible mobilisation de recettes. Face au Parlement ce jeudi 24 novembre, le ministre des Finances, Ken Ofori-Atta, a indiqué que le pays présentait « un risque élevé d’avoir une dette insoutenable ». Un plan est en cours d’élaboration avec le Fonds monétaire international (FMI) pour réaménager la dette publique du Ghana, actuellement estimée à 48,9 milliards $.

Lire aussi : La BAD injecte 102,6 millions de dollars pour soutenir la reprise économique au Ghana

Des mesures ont également été annoncées pour réduire les dépenses de l’État, sauf pour les programmes phares relevant des domaines des infrastructures et du social. Le gouvernement a décidé, par exemple, de stopper le recrutement de nouveaux fonctionnaires jusqu’à nouvel ordre. Les voyages non essentiels seront reportés. L’achat de nouveaux véhicules par le gouvernement sera également suspendu.

La taxe sur la valeur ajoutée (TVA) augmentera de 250 points de base à 15 %. Les exonérations fiscales accordées aux entreprises étrangères seront annulées. L’utilisation des véhicules à moteur V8 et V6 par les membres du gouvernement sera interdite, rapporte Reuters. Le recours aux financements non concessionnels sera limité. La politique monétaire sera renforcée pour maîtriser l’inflation qui a atteint un niveau record.

Lire aussi : 25 pays africains ont besoin d’une restructuration de dette immédiate (PNUD)

Une situation économique et financière très difficile

Toutes ces mesures permettront d’économiser, mais aussi d’augmenter les revenus de l’État. « Il est devenu plus que jamais urgent de mobiliser les recettes intérieures, en particulier en des temps comme celui-ci où notre accès au marché international des capitaux est réduit » a déclaré le ministre Ofori-Atta.

Le Ghana est actuellement confronté à l’une des pires crises de son histoire. Sa monnaie a perdu environ 50 % de sa valeur en 2022. Il faut actuellement 14,50 cedis pour obtenir 1 $. Il s’agit de la monnaie la moins performante au monde selon les analystes de Bloomberg.

L’inflation a dépassé 40 % et la Banque centrale a relevé son taux directeur de 10 % à fin octobre 2022. La croissance économique du pays devrait ralentir à 3,7 % cette année contre 6,7 % en glissement annuel. Les autorités négocient actuellement un prêt d’environ 3 milliards $ avec le FMI pour sortir de la crise actuelle. La banque d’investissement Morgan Stanley prévoit une restructuration de la dette intérieure et extérieure du Ghana.

Lire aussi : Ghana : Les pourparlers en cours avec le FMI n’entraîneront pas une restructuration de la dette (Président Akufo-Addo)

Fidèle DJIMADJA