Changement climatique : limiter les émissions maintenant ou périr

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Dans le dernier volet de son rapport sur l'évolution climatique, le Giec exige une réduction immédiate des émissions de gaz à effet de serre.

Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) vient de publier le troisième volet de son sixième rapport d’évaluation sur le changement climatique. Si les deux premiers ont permis de mettre le monde en alerte, celui-ci aidera les décideurs publics et privés à prendre les mesures idoines. Il n’est désormais plus question de négocier ou de faire des compromis comme c’était le cas aux différentes COP. L’heure est aux actions, immédiates et massives, et ce, dans tous les secteurs. Le mot d’ordre des scientifiques est clair : réduire les émissions ou périr en les maintenant.

Le dernier volet du rapport du Giec sur l’évolution climatique a été publié aujourd’hui. Une fois de plus, les scientifiques indexent la principale origine des catastrophes naturelles de notre époque : les émissions de gaz à effet de serre (GES). Les deux premiers volets du rapport ont permis de mettre la lumière sur l’accélération du réchauffement climatique et ses impacts. Le dernier montre désormais aux dirigeants et aux organismes internationaux, le chemin à suivre pour améliorer la situation.

Il faudra réduire, immédiatement et radicalement, toutes les émissions de GES dans tous les secteurs d’activités existantes. Autrement, il sera impossible de limiter le réchauffement à 1,5 °C comme le préconisent les experts. Les solutions à mettre en œuvre pour préserver les écosystèmes mondiaux impliquent toutefois que l’on atteigne le pic des émissions au plus tard en 2025. Après quoi, il faudra les faire chuter de 43% avant 2030, par rapport à leur niveau en 2019. Cette réduction ne permettra pas d’éviter le dépassement du seuil de 1,5 °C au cours du présent siècle, mais elle permettra de revenir en dessous d’ici 2100.

Protéger la Terre, un objectif à portée de main

Les promesses et engagements n’ont pas changé grand-chose aux conséquences dévastatrices du changement climatique. Cependant, des mesures urgentes et massives peuvent encore réduire, de manière significative, les émissions de GES dans le monde. Ces réformes doivent commencer par les pays les plus industrialisés. « Nous sommes à la croisée des chemins. Les décisions que nous prenons maintenant peuvent garantir un avenir vivable. Nous disposons des outils et du savoir-faire nécessaires pour limiter le réchauffement ». C’est ce qu’a déclaré Hoesung Lee, président du Giec cité par Le Monde.

D’après les chercheurs, les financements nécessaires pour atteindre cet objectif vital pour l’univers sont disponibles. « Il y a suffisamment de capitaux et de liquidités mondiales » ont-ils indiqué. Il faudra multiplier par trois, voire par six, les investissements actuels pour vraiment réduire les émissions de GES. L’une des solutions pour mobiliser les fonds réside dans la suppression des subventions aux combustibles fossiles.

La question des sources d’énergie fossiles

L’atteinte des objectifs climatiques implique l’arrêt définitif des émissions de carbone supplémentaires et le renforcement des capacités de captation ou d’absorption du CO2 présent dans la nature. Le monde a l’obligation d’atteindre la neutralité carbone au début des années 2050. La principale source des émissions de carbone, c’est l’utilisation des combustibles fossiles, notamment dans le secteur des énergies.

Les experts ne demandent pas de mettre un terme immédiat à l’usage des sources d’énergie fossiles. L’alternative, selon eux, serait la promotion des technologies de captage et de stockage du carbone. Une solution qui va d’ailleurs « permettre d’utiliser les combustibles fossiles plus longtemps ». Il faudra toutefois promouvoir, parallèlement, les sources d’énergie à faible émission comme l’hydrogène vert.

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Tous les secteurs sont concernés

La réduction des émissions de GES est indispensable dans tous les secteurs d’activités pour atteindre les objectifs visés. Les mesures à adopter sont énumérées dans le nouveau volet du rapport du Giec. Chaque acteur impliqué doit modifier ses habitudes à l’échelle individuelle et l’État devra mettre en œuvre de profondes réformes. « Avoir les bonnes politiques, les bonnes infrastructures et les bonnes technologies pour changer nos modes de vie et nos comportements peut entraîner une baisse de 40% à 70% des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050 » confie Priyadarshi Shukla, coprésident du groupe de travail III au sein du Giec.

Dans le domaine de l’industrie par exemple, il sera question d’utiliser plus efficacement les matériaux. Il faudra également renforcer leur recyclage et leur réutilisation. La destruction des déchets doit servir à d’autres fins plus utiles et moins polluantes, comme la production d’énergie. Les grandes usines devraient quant à elles passer à l’hydrogène pour produire de l’électricité indépendante et utiliser les technologies de stockage et de captage du carbone pour limiter leur empreinte.

Les États doivent ériger des cités vertes. Les transports doivent être repensés pour limiter les embouteillages et les émissions. Les forêts doivent être protégées grâce à une lutte plus efficace contre la déforestation. L’agriculture et l’utilisation des sols doivent être plus rentables et moins polluantes. En somme, le Giec recommande des mesures d’atténuation à la fois « urgentes, efficaces et équitables ».

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Fidèle DJIMADJA