Le 16 novembre dernier, le Fonds monétaire international (FMI) a déclaré que la dette du Zimbabwe était devenue « insoutenable ». Raison pour laquelle il ne lui accordera plus de financements avant qu’il ne restructure sa dette. Le week-end dernier, le gouvernement zimbabwéen a dévoilé les chiffres relatifs à sa situation financière. Il en ressort qu’au rythme actuel, le pays aura besoin de quelques siècles pour rembourser ses créanciers.
Durant les neuf premiers mois 2021, le gouvernement zimbabwéen n’a remboursé que 44,2 millions $ sur sa dette. Ces données ont été publiées par le ministre des Finances, Mthuli Ncube. La somme remboursée a été versée à des créanciers du Club de Paris, aux institutions financières et aux gestionnaires d’actifs. La Chine a reçu le plus grand payement, soit 15 millions $.
Pour le compte de cette année, la dette non réglée du Zimbabwe est évaluée à 10,7 milliards $. Les créanciers du pays sont unanimes : le gouvernement zimbabwéen est incapable d’honorer ses engagements. Ils ont tous tourné le dos au pays qui aura désormais du mal à réaliser des emprunts sur les marchés internationaux.
Une dette impossible à rembourser ?
Le 16 novembre dernier, le FMI a qualifié la dette zimbabwéenne d’ « insoutenable ». Celle-ci a cru d’environ 3 milliards $ au cours des neuf premiers mois de l’année en cours, rapporte Newsday. Elle est désormais estimée à 13,7 milliards $. En maintenant le rythme de payement actuel, le Zimbabwe aura besoin de plus de 300 années pour rembourser l’intégralité de sa dette actuelle et les intérêts qui vont avec.
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Depuis 2001, le pays est entré dans une situation de défaut de paiement. Cette dernière a été causée par une crise économique qui a entraîné une hausse historique du taux d’inflation. Cette augmentation a été surnommée « l’hyperinflation au Zimbabwe », par les économistes. Ces 20 dernières années ont été très rudes pour l’économie zimbabwéenne. Depuis 2000, la dette n’a jamais cessé de croitre.
Un ministre des Finances toutefois optimiste…
Le ministre Ncube se dit toutefois optimiste. « Nous nous battrons pour démontrer que le gouvernement zimbabwéen tient ses engagements, en effectuant des paiements symboliques » avait-il déclaré en juillet dernier. Le week-end passé, il a affirmé qu’une « stratégie d’apurement des arriérés et de restructuration de la dette » a été mise en place.
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Les autorités zimbabwéennes discutent actuellement avec d’autres pays pour trouver des sponsors. « Nous avons besoin d’un sponsor pour passer à la phase suivante : s’attaquer aux arriérés » indique Ncube. La priorité sera mise sur les principaux créanciers. Il s’agit de la Banque mondiale, la Banque africaine de développement (BAD), la Banque européenne d’investissement (BEI).
« Nous rembourserons nos dettes pour montrer que nous sommes de bons débiteurs » a-t-il rassuré. « Nous avons franchi une nouvelle étape. Ce que nous n’avons pas fait depuis 20 ans, nous le commencerons bientôt : rembourser les 17 créanciers du Club de Paris » a-t-il annoncé.
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