Les mutilations génitales féminines ont été interdites dans le comté de Nimba, au Liberia, pour les trois prochaines années. La violation de cette décision est passible d’une amende de 300 $.
Les chefs traditionnels de Nimba, au Liberia, ont interdit les mutilations génitales féminines dans la région. Ceux qui ne s’y conforment pas se verront infliger une amende de 300 $, qui sera affectée aux recettes. La mesure concerne les 17 districts administratifs du comté. La décision interdit la pratique pendant trois ans, indépendamment des raisons culturelles, rapporte le Daily Observer.
Les MGF reconnues comme une violation des droits de l’homme par l’OMS
Selon les chefs traditionnels, cette mesure contribuera à modifier des croyances culturelles profondément ancrées. Ces cultures justifient la perpétuation des mutilations génitales féminines, que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) reconnaît comme une violation des droits de l’homme. « En tant que chefs traditionnels, nous signons ici ce moratoire pour interdire effectivement la pratique des MGF à Nimba pour les trois prochaines années. Nous demandons que le contenu du moratoire soit communiqué suffisamment et en temps utile pour que nous, en tant que chefs traditionnels, puissions en assurer le respect », déclarent les chefs traditionnels dans leur moratoire.
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Le comté de Nimba, un nid de MGF
Au Liberia, les mutilations génitales féminines (MGF) sont surtout pratiquées dans le comté de Nimba, le deuxième plus grand comté du pays. Ce rituel ancien est pratiqué au Liberia lors des cérémonies d’initiation traditionnelles dans les écoles de brousse. Il est supervisé par une société secrète traditionnelle de femmes appelée Sande. « Nous nous engageons à surveiller et à faire respecter cette interdiction, tout en appelant à une sensibilisation et une formation accrue des chefs traditionnels au sujet du moratoire. Ce moratoire n’affectera pas le fonctionnement de l’école Sande mais les MGF. Le moratoire sera étendu sur le thème »Continuer Sande et arrêter les mutilations’’ », ont déclaré les chefs traditionnels.
Une lutte difficile en raison des cultures
La décision des chefs traditionnels de Nimba intervient après que le Conseil national des chefs et des anciens du Liberia a annoncé en février qu’il suspendait cette pratique pendant trois ans. Selon l’OMS, cette pratique peut être fatale. Elle peut provoquer des hémorragies, des kystes, des infections chroniques, des traumatismes psychologiques et des complications lors de l’accouchement. Selon l’UNICEF, près de la moitié des femmes ont subi une MGF, et quatre sur dix soutiennent cette pratique au Liberia.
Malgré les conséquences, la lutte contre les MGF s’avère difficile dans le pays. La pratique est fortement ancrée dans la culture libérienne et remonte à plusieurs siècles. Le Liberia est l’un des trois pays d’Afrique de l’Ouest à ne pas avoir de loi criminalisant les MGF. Pourtant, le pays a signé et ratifié des instruments régionaux et internationaux relatifs aux droits de l’homme condamnant cette pratique comme une violation des droits de l’homme, notamment le protocole de Maputo.
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