L’affaire a éclaté en septembre dernier lorsque l’Organized crime and corruption reporting project (OCCRP) a dévoilé des enregistrements en caméra cachée montrant le proche du président congolais proposer un marché aux investisseurs étrangers dans le secteur minier.
La société Ivanhoe Mines a confirmé dans un communiqué avoir noué des liens avec Vidiye Tshimanga, un proche et ancien conseiller du président congolais, Félix Tshisekedi. L’ex-collaborateur du chef de l’État a été arrêté en septembre dernier pour corruption et trafic d’influence.
Son inculpation fait suite à des enregistrements le montrant en train de corrompre des investisseurs étrangers. Il promettait de les aider à gagner des marchés miniers grâce à son influence sur le président Tshisekedi. En échange, ceux-ci devaient lui offrir un pourcentage dans le projet qu’ils développeront.
« Si je demande quelque chose, il (le président Tshisekedi, ndlr) donne… Moi, c’est le président… » disait-il aux investisseurs dans les enregistrements publiés par l’OCCRP. Au moment de son arrestation, les entrepreneurs auxquels il proposait ses services d’influence n’étaient pas encore identifiés.
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La société d’appartenance des investisseurs désormais connue…
Dans un e-mail envoyé à Bloomberg, Ivanhoe Mines a déclaré avoir conclu en 2021, un accord avec Congo Bantu Mining Sarl (Cobamin), une entreprise détenue « en propriété effective par M. Vidiye Tshimanga ». Ce partenariat était censé donner naissance à une coentreprise qui détiendrait « certaines licences d’exploration » en RDC, indique le mail.
Tshimanga devait détenir 20% de parts dans la co-entreprise et les 80% restants devaient revenir à Ivanhoe Mines, selon les propos de l’ancien conseiller rapportés par Bloomberg. Cobamin possède aujourd’hui trois permis d’exploration situés à proximité des concessions détenues par Ivanhoe Mines en RDC.
Cette nouvelle affaire n’est que le rebondissement du scandale de corruption qui mine le secteur extractif congolais depuis plusieurs années. Tshimanga a démissionné de son poste de conseiller présidentiel suite à la divulgation des enregistrements en septembre 2022. Il a ensuite été arrêté par la police et conduit à la grande prison de Kinshasa.
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