Conservation International et la Peace Parks Foundation lancent un programme de restauration grâce à un financement de 150 millions de dollars. L’objectif étant de rénover 20 millions d’hectares de pâturages dégradés en Afrique d’ici 2030.
L’investissement de 228 milliards de shillings (150 millions de dollars) a été annoncé lors de la récente conférence inaugurale africaine tenue à Nairobi. Le financement obtenu grâce à la contribution des huit pays concernés ainsi que des partenaires et des donateurs permettra aux éleveurs d’avoir un accès fiable aux services vétérinaires locaux en partenariat avec les gouvernements. Il s’agit notamment des huit pays suivants : l’Angola, le Botswana, le Kenya, Madagascar, le Mozambique, l’Afrique du Sud, Zambie et le Zimbabwe. Le programme dénommé « Herding for Health (H4H) », est une initiative de développement communautaire.
Apprendre à échapper à l’extrême pauvreté
Herding for Health promeut la conservation en apprenant aux membres de la communauté à échapper à l’extrême pauvreté. Un apprentissage qui se passe sur l’utilisation des actifs existants, en particulier le bétail. Le programme a également pour objectif de restaurer la résilience des écosystèmes. De plus, il vise à séquestrer le carbone dans certaines des régions du monde les plus vulnérables au climat. Selon un récent rapport d’Oxfam des millions de personnes perdent environ 11,2 milliards de shillings, uniquement à cause de la perte de leur bétail.
Les prairies, les savanes et les zones arbustives constituent pourtant une bouée de sauvetage pour des millions d’éleveurs. Ces écosystèmes font indirectement vivre plus de 200 millions de personnes en Afrique. Des millions d’hectares de ces écosystèmes se sont détériorés, mettant en péril les sources d’eau, la séquestration du carbone et les moyens de subsistance des communautés.
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Inverser la détérioration des prairies.
Pour le Dr Seif Hamisi, directeur des parcours à Conservation International, au-delà de permettre à l’herbe de se régénérer, les programmes de pâturage en rotation offrent de nombreux avantages aux éleveurs. Il affirme qu’il est possible d’inverser la détérioration des prairies. « La restauration des prairies favorisera la biodiversité, permettant aux éleveurs de se lancer dans des activités supplémentaires comme l’apiculture, l’élevage d’oiseaux et le tourisme. Les avantages sont interdépendants, à commencer par des pâturages sains », déclare-t-il.
A travers le présent programme, les éleveurs bénéficient d’un accès fiable aux services vétérinaires locaux en partenariat avec les gouvernements nationaux et locaux. Ces éleveurs disposent de systèmes d’approvisionnement en eau qui suivent les troupeaux dans des cycles de rotation. Ce fonctionnement permet d’éliminer le besoin de longs voyages pour fournir de l’eau à leur bétail. Le programme forme aussi les éleveurs pour assurer des soins appropriés au bétail. Le programme est testé dans les régions de Mara et Chyulu.7
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Inclusion et renforcement des capacités
L’Afrique doit créer un scénario gagnant-gagnant qui engage les communautés à travers l’inclusion et le renforcement des capacités. Selon Suzanne Ngo-Eyok, vice-présidente principale pour l’Afrique et directrice de terrain chez Conservation International, « En transformant les éleveurs en professionnels possédant des connaissances en matière de santé et des mécanismes de contrôle des maladies, nous visons non seulement à lutter contre les pertes de bétail, mais également à nous engager dans des activités économiques pour améliorer les moyens de subsistance. Le Botswana, par exemple, a adopté ce système dans le cadre de son programme d’entrepreneuriat en matière d’élevage lié à la création d’emplois au sein de son ministère de l’Agriculture. Nous collaborons avec le Kenya Forest Service (KFS) et le Kenya Wildlife Service (KWS) pour reproduire cette approche au Kenya. Les gouvernements s’adaptent ».
Werner Myburgh, PDG de la Peace Parks Foundation, envisage que le programme favorise la santé des paysages, de l’élevage, des communautés et de la coexistence entre les personnes et la faune sauvage, en s’alignant sur la stratégie 2030 de Peace Parks.
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