La Banque africaine de développement et ses dirigeants s’engagent à catalyser les investissements dans les villes en tant que moteurs de la croissance économique du continent.
Akinwumi Adesina, le Directeur de la Banque Africaine de développement s’est engagé jeudi à un plus grand engagement en faveur du développement des villes. Il a souligné la nécessité d’augmenter les investissements et l’autonomie des communes, moteurs de la croissance économique du continent. Le patron de la Banque s’est exprimé lors d’un forum de haut niveau pour les maires intitulé : « Tirer parti des villes et des municipalités pour le développement national ». Un forum organisé en marge des Journées des Marchés 2023 de l’Africa Investment Forum à Marrakech, au Maroc.
La réunion a réuni les maires et gouverneurs de plusieurs grandes villes africaines, dont Lagos, Dakar, Addis-Abeba, Abidjan, Kigali et Nairobi, ainsi que des représentants des gouvernements et des organisations financières et de développement.
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Accélérer la croissance et le développement de l’Afrique
Dans son discours de bienvenue, M. Adesina déclare : « Le Forum des Maires lance ce que nous espérons être le début d’une nouvelle collaboration entre les institutions financières, les villes, les États et les municipalités, pour accélérer la croissance et le développement de l’Afrique. Cela montre également la priorité que les partenaires et les investisseurs de l’Africa Investment Forum accorderont à l’amélioration des investissements dans les projets au niveau infranational ».
La séance comprenait également la présentation d’un nouveau rapport sur les villes africaines. Ce rapport commandé par la Banque africaine de développement s’intitule ‘’Des millions à des milliards : financer le développement des villes africaines’’. Selon Mme Khadija Bouhrachi, adjointe au maire de Marrakech, la ville de Marrakech est une ville hospitalière pour tous les visiteurs. Alors que les villes attirent par la promesse de revenus plus élevés, les gouvernements doivent investir dans divers domaines. Notamment, dans les services, les espaces verts, des marchés très diversifiés et des emplois décents et bien rémunérés. « La performance économique joue un rôle crucial dans le bon fonctionnement de nos économies » ajoute-t-elle.
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Les défis et les opportunités pour l’Afrique
Selon le rapport commandé par la BAD, on note une augmentation spectaculaire de la population. La population urbaine de l’Afrique devrait presque tripler au cours des 25 prochaines années, pour atteindre 1,5 milliard d’habitants d’ici 2050. La ville de Lagos comptera environ 24,5 millions d’habitants en 2050, soit plus de 32 millions d’habitants. Pour relever les défis, les pays africains devront investir environ 5,5 % de leur PIB annuel dans leurs villes, soit environ 140 milliards de dollars par an. Le rapport met en évidence plusieurs stratégies clés pour les villes. Il s’agit entre autres de créer des environnements favorables et d’augmenter les flux de revenus vers les villes. Mais aussi, d’améliorer la vision, l’autonomie fiscale et la solvabilité.
La Banque africaine de développement promet davantage pour les villes et les zones urbaines. L’institution dépense 2 milliards de dollars par an pour des projets et des programmes ayant un impact positif direct sur les zones urbaines d’Afrique. Ces projets couvrent un large éventail de domaines, notamment l’habitat, les transports, l’accès à l’eau potable ou encore l’amélioration des systèmes d’assainissement et d’évacuation des eaux usées. Mais l’institution ira encore plus loin, selon M. Adesina. « Alors que les maires travaillent dur pour exploiter cette source de financement public ainsi que d’autres, attirer les investissements privés dans les villes devrait être une priorité majeure. »
Il a présenté quatre manières d’y parvenir : en accordant une plus grande autonomie et une plus grande responsabilité fiscale aux villes et villages ; utiliser des titres de créance qui pourraient fournir un financement plus important ; en développant un meilleur financement hypothécaire pour rendre les villes plus vivables avec un accès à des logements abordables ; et en fournissant un espace réglementaire supplémentaire pour lever des fonds sur les marchés de capitaux locaux en émettant des obligations municipales et des obligations vertes pour stimuler leur propre financement.
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