En Afrique orientale, plus de 20 millions de personnes sont confrontées aux pires risques d’insécurité alimentaire depuis 35 ans. La situation pourrait empirer si rien n’est fait au cours des prochains mois. L’alerte a été lancée par FEWS NET, un programme soutenu par l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID).
Plus de 20 millions d’est-africains sont confrontés à une grave insécurité alimentaire. Selon une étude de FEWS NET, un groupe d’experts sur le climat, il urge d’anticiper les besoins d’aide alimentaire, notamment en Somalie, au Kenya et en Éthiopie.
D’après l’étude, le changement climatique et le réchauffement des eaux de l’Océan Pacifique contribuent à un temps sec persistant. Ces phénomènes combinés pourraient aggraver la sécheresse actuellement en cours dans la région.
Un lourd bilan
Les pénuries persistantes de pluie en Afrique de l’Est ont eu un impact cumulatif. Elles ont causé un manque de nourriture, réduit l’approvisionnement en eau et affaibli les troupeaux de bétail. Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), au moins 60 000 animaux sont morts de faim en 2021. La production céréalière a chuté de près de 70% dans la même période.
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Une sécheresse causée par les dérèglements climatiques
Selon les experts de FEWS NET, le réchauffement climatique et le phénomène La Niña en cours dans le Pacifique sont les principales de la sécheresse. Le refroidissement du Pacifique tropical oriental et le réchauffement du Pacifique occidental perturbent les conditions météorologiques dans le monde. Les précipitations ont augmenté de manière significative en Indonésie, mais ont été supprimées en Afrique de l’Est. Le phénomène poursuit son cours et devrait se continuer jusqu’à la fin du premier trimestre de 2022.
Le changement climatique qui interagit avec les conditions climatiques naturelles de La Niña a augmenté la fréquence des sécheresses dans la région. D’après les satellites, la saison octobre-décembre 2021 ressemble à la terrible saison 2010, et les modèles prédictifs suggèrent que la saison mars-mai 2022 est probablement identique à 2011. « La mauvaise saison de mars-mai 2022 entraînera une séquence sans précédent de quatre saisons des pluies en moins, exacerbant davantage les défis humanitaires actuels », indiquent les experts.