La Tanzanie, qui possède environ 60 000 milliards de pieds cube de réserves de gaz naturel, veut accélérer son développement industriel. Pendant ce temps, la pression politique monte pour accélérer la transition vers des énergies durables.
La Tanzanie entend signer des accords avec les sociétés pétrolières Equinor et Shell, dans les six prochains mois. Ces accords devraient aider le pays à relancer un projet de gaz naturel de 30 milliards $, qui traîne depuis cinq ans. Les autorités s’attendent à ce que la décision finale d’investissement soit prise au plus tôt, a déclaré mardi, January Makamba, le ministre de l’Énergie du pays.
« Nous pensons que le gaz est une énergie de transition et notre gaz a une caractéristique très particulière, qui est une très faible quantité de CO2. Cette particularité le rend encore plus attrayant. C’est précisément les discussions en cours sur la transition verte qui rendent notre projet plus compétitif », a affirmé January Makamba.
Le gouvernement de Samia Hassan veut se servir du gaz naturel pour propulser son économie. Avec la mise en œuvre des projets en perspective, le pays pourrait devenir le plus grand exportateur de gaz. Les autorités tanzaniennes luttent depuis peu pour attirer les investisseurs contrariés par les politiques des anciens régimes.
Le gaz naturel au centre des débats
Au Mozambique, le géant pétrolier Total veut également développer des projets gaziers d’une valeur de plus de 50 milliards $, rapporte Bloomberg. Avec la Tanzanie, les deux pays disposent de suffisamment de gaz pour répondre à la demande mondiale pendant au moins une décennie.
Alors que le gaz naturel est moins polluant que d’autres combustibles fossiles, certains écologistes veulent mettre fin à son utilisation. Ils estiment que l’industrie du gaz émet une forte quantité de méthane. Ce dernier a un pouvoir de réchauffement beaucoup plus grand que le dioxyde de carbone.
La Net-Zero Asset Owner Alliance, convoquée par les Nations unies, prévoit de rejeter le gaz en tant que source d’énergie verte. Pourtant, il s’agit d’une ressource fondamentale pour le développement de l’Afrique. « Le monde doit être juste envers l’Afrique, car le continent a besoin de s’industrialiser et de créer des emplois qui nécessitent un approvisionnement énergétique stable » avait déclaré Akinwumi Adesina, le président de la Banque africaine de développement (BAD), dans une interview. « Même si l’Afrique triplait sa production de gaz naturel, cela ajouterait moins de 1 % à sa contribution aux émissions mondiales de gaz à effet de serre » a-t-il ajouté.
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