Alors que les politiques d’adaptation au changement climatique se multiplient, leur financement et leur mise en œuvre sont à la traîne. Pendant ce temps, l’impact du changement climatique se fait ressentir dans les pays en développement.
Les besoins des pays en développement pour faire face aux catastrophes naturelles seraient cinq à dix fois plus élevés que les financements publics qui y sont actuellement consacrés. C’est ce qui ressort d’un rapport récent sur l’état du climat intitulé The Gathering Storm . Il a été publié jeudi par le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE).
Le rapport constate qu’il est urgent d’augmenter le financement de l’adaptation au changement climatique dans les pays en développement. Ces derniers sont les plus exposés au phénomène , alors qu’ils y contribuent le moins. Malheureusement, l’écart risque de se creuser davantage au cours des prochaines années. D’une part, « les flux financiers connus semblent globalement stables », estime le PNUE. En outre, les montants nécessaires à l’adaptation au changement climatique augmentent, au fur et à mesure que de nouveaux secteurs sont touchés.
L’institution estime qu’il faudrait entre 140 et 300 milliards $ d’ici 2030 pour couvrir ces coûts. Or, les financements octroyés aux pays concernés s’élevaient à 79,6 milliards $ en 2019, dont seulement 25 % pour l’adaptation, contre 64 % pour l’atténuation. « Nous avons besoin de plus d’ambition en ce qui concerne le financement et la mise en œuvre, afin de réduire de manière significative les dommages et les pertes dus au changement climatique. Et nous en avons besoin maintenant », a déclaré Inger Andersen, la directrice exécutive du PNUE.
De légers progrès enregistrés
Bien que les objectifs soient loin d’être atteints, des efforts considérables ont été fournis jusqu’à présent. Les auteurs du rapport ont relevé les domaines dans lesquels des progrès ont été réalisés.
Par exemple, près de 80 % des pays ont adopté au moins un instrument de planification en matière d’adaptation au niveau national. Il s’agit soit d’un plan, d’une stratégie, d’une politique ou d’une loi. Cela représente une augmentation de 7 % depuis 2020. En outre, plus de 2 600 projets ont été financés par les 10 principaux donateurs, entre 2010 et 2019.
Toutefois, le PNUE indique que les pays doivent intensifier le financement public de l’adaptation, par des investissements directs. Par ailleurs, les gouvernements doivent profiter du redressement post-pandémique pour donner la priorité aux interventions qui permettront à la fois la croissance économique et la résilience au changement climatique.
Lire aussi : Changement climatique : le paradoxe africain