Le financement public à l’éducation ne profite pas aux élèves pauvres dans les pays à revenu faible (Unicef)

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Education pauvre en Afrique
Dans les pays à revenu faible, les apprenants les plus pauvres ne bénéficient que de 11% du financement public à l'éducation.

Les enfants de ménages riches sont plus ciblés par l’aide publique dans le secteur de l’éducation. Cette disparité maintient plusieurs millions d’enfants dans la pauvreté des apprentissages. L’agence onusienne invite les dirigeants à réduire l’écart. 

Le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) a analysé les données relatives aux principaux bénéficiaires des financements publics à l’éducation dans 102 pays. Les résultats de cette étude révèlent une forte inégalité dans le ciblage de cette aide étatique. 

Les apprenants issus de familles pauvres ne profitent pas suffisamment du financement public à l’éducation. Ils sont beaucoup moins atteints que les élèves issus de ménages riches. Cette disparité se note pratiquement dans tous les pays, mais encore plus dans les États à revenu faible. Chez ces derniers, les apprenants les plus pauvres ne bénéficient que de 11% du financement public à l’éducation contre 42% pour les élèves les plus riches.

Dans les pays à revenu intermédiaire comme le Sénégal et la Côte d’Ivoire, les apprenants les plus riches ont bénéficié environ 4 fois plus du financement public à l’éducation que les plus pauvres. « Nous laissons tomber les enfants. Trop de systèmes éducatifs dans le monde investissent moins dans les enfants qui en ont le plus besoin » déplore Catherine Russell, directrice générale de l’Unicef. 

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Inverser la tendance pour maintenir des millions d’enfants dans le système scolaire

Les dirigeants des pays à revenu faible et intermédiaire doivent revoir leurs politiques de financement dans le secteur de l’éducation. Les enfants issus de familles pauvres doivent avoir la priorité et doivent être beaucoup plus ciblés que ceux qui disposent des moyens d’accéder à l’éducation. 

La disparité actuelle réduit les chances des enfants pauvres d’avoir accès à l’éducation. Elle augmente également les risques pour eux d’abandonner les classes plus tôt que prévu. « Investir dans l’éducation des enfants les plus pauvres est le moyen le plus rentable d’assurer l’avenir des enfants, des communautés et des pays » a indiqué Russell.

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Réduire la pauvreté des apprentissages

Selon l’Unicef, accroître d’un point de pourcentage le financement à l’éducation pour le quintile des apprenants les plus pauvres pourrait sortir 35 millions d’enfants en âge d’aller à l’école primaire de la pauvreté des apprentissages. Cette dernière a augmenté d’un tiers dans les pays à revenu faible et intermédiaire ces dernières années, selon la Banque mondiale. 

La pauvreté des apprentissages correspond au pourcentage d’enfants de 10 ans ne sachant ni lire, ni comprendre un texte simple écrit. Elle touche actuellement 70% des enfants de cet âge à travers le monde. Ce taux était de 57% avant la pandémie de Covid-19. Selon l’ONU, la pauvreté des apprentissages pourrait faire perdre 21 000 milliards $ de revenus à la génération d’élèves actuelle tout au long de la vie de ces derniers, soit 17% du PIB mondial. 

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Fidèle DJIMADJA