Le Fonds monétaire international (FMI) a affirmé que le Zimbabwe devra restructurer sa dette extérieure, avant de pouvoir bénéficier de nouvelles lignes de crédit. Celle-ci est actuellement estimée à plus de 10 milliards $.
Le FMI a déclaré ne plus être capable de fournir un appui financier au Zimbabwe. En effet, le pays fait face depuis quelques années à un niveau d’endettement insoutenable et compte plusieurs arriérés non remboursés. La dette publique du pays représentait 86 % de son produit intérieur brut (PIB) en 2020, selon le FMI.
« Un accord financier du FMI nécessiterait une voie claire vers une restructuration complète de la dette extérieure du Zimbabwe. Elle devrait inclure l’apurement des arriérés et l’obtention d’assurances de financement auprès des créanciers », a déclaré l’institution dans un communiqué.
La nation d’Afrique australe est aux prises avec une dette de 10,5 milliards $ dollars due aux institutions financières internationales. Celles-ci comprennent notamment le Club de Paris, la Banque africaine de développement (BAD) et la Banque mondiale. Cette situation a poussé les institutions concernées à couper le pays des prêteurs multilatéraux. Le Trésor zimbabwéen a commencé à rembourser une partie des 3,78 milliards $ dus aux membres du Club de Paris cette année, afin de pouvoir regagner l’accès aux prêts étrangers.
Une économie tenaillée par les dettes
Le Zimbabwe traverse sa plus grave crise économique depuis plus d’une décennie. Le coût de la vie ne cesse d’augmenter dans le pays. Cette crise a été entraînée par la baisse de la production agricole du pays au cours des deux dernières décennies. L’économie du Zimbabwe étant fondée sur l’agriculture, cela a fortement réduit les recettes du gouvernement. Par ailleurs, les dépenses publiques ont continué à s’accroître, ce qui a entraîné un énorme déficit budgétaire. Aujourd’hui, l’économie du pays souffre de plusieurs maux à savoir une baisse de la production agricole, un manque de devises, une dépréciation de la monnaie nationale et un taux d’inflation de plus de 300 %.
En outre, la dette contractée par le pays est extrêmement élevée. Fin 2018, elle représentait 90 % du PIB du pays, dont 55 % de dette externe (environ 7,5 milliards $). Cette dette est constituée à plus de 70 % d’arriérés et de pénalités pour non-paiement. Elle est principalement détenue par des créanciers multilatéraux et bilatéraux, dont le Club de Paris, le FMI et la BAD.
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