Le gaz naturel reste la clé de la sécurité énergétique de l’Afrique, selon Akinwumi Adesina, le président de la Banque africaine de développement (BAD). Cette prise de position intervient alors que le continent subit une pression politique pour accélérer la transition vers une industrie verte.
« Le gaz est fondamental pour le système énergétique de l’Afrique », a déclaré mercredi le président de la BAD, dans une interview accordée à Bloomberg News. « Nous devons nous assurer que nous sommes pragmatiques et qu’un système est créé pour soutenir le développement à long terme », a-t-il ajouté.
Alors que le gaz naturel est moins polluant que d’autres combustibles fossiles tels que le charbon et le pétrole, certains écologistes veulent mettre fin à son utilisation. Ils estiment que le gaz contient du méthane, qui est plus susceptible de réchauffer la planète que le dioxyde de carbone.
Pourtant, même si l’Afrique triplait sa production de gaz naturel, cela ajouterait moins de 1 % à sa contribution aux émissions mondiales de gaz à effet de serre, a affirmé Akinwumi Adesina. Le monde doit « être juste envers l’Afrique, car le continent a besoin de s’industrialiser et de créer des emplois qui nécessitent un approvisionnement énergétique stable », estime-t-il.
La transition énergétique toujours d’actualité
Bien que le gaz naturel soit fondamental pour le continent, il est aussi indispensable de réduire au maximum l’utilisation des combustibles fossiles. La BAD cherche à mobiliser 25 milliards $, dont elle-même finance la moitié, pour soutenir les programmes d’adaptation au changement climatique en Afrique. La banque a financé plusieurs projets d’énergie renouvelable, à travers le continent.
On peut citer notamment la construction du plus grand parc éolien d’Afrique dans le nord du Kenya, et de l’une des plus grandes centrales solaires du monde au Maroc. La BAD a également investi près de 5 milliards $ dans la société publique sud-africaine Eskom Holdings, qui dépend principalement du charbon.
L’institution estime que jusqu’à 35 milliards $ seront nécessaires sur 15 ans, pour effectuer une transition vers des sources d’énergie plus propres. « Ce qu’il faut, c’est un financement conséquent sur la table pour pouvoir effectuer les investissements nécessaires », a déclaré le président de la BAD.
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