Le Ghana veut augmenter ses recettes intérieures grâce à un système fiscal numérisé

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Le vice-président ghanéen, Mahamudu Bawumia

Le Ghana peine à collecter des recettes intérieures depuis le début de l’année. Cette situation inquiète les autorités qui risquent d’avoir du mal à payer leur dette. Pour régler le problème, le gouvernement compte élaborer un système fiscal digitalisé pour augmenter ses revenus. 

Le Ghana projette de renforcer la mobilisation des recettes intérieures grâce à la mise place d’un système fiscal numérisé. L’annonce a été faite par le vice-président ghanéen, Mahamudu Bawumia, lors d’une rencontre avec les étudiants de l’Université Ashesi. Le présent projet vise à résoudre un problème majeur auquel le Trésor ghanéen est confronté depuis le début de l’année. 

L’Etat a de plus en plus de difficultés à collecter des recettes dans ses caisses. Au cours des sept premiers mois de l’année, le Trésor n’a pas pu atteindre l’objectif de mobiliser 5,66 milliards $ de revenus, soit l’équivalant de 14,3 % du PIB. Pourtant, ce ratio d’impôts/PIB est beaucoup moins élevé que celui des pays du même niveau économique que le Ghana. En Afrique du Sud par exemple, les recettes collectées au cours des 7 premiers mois de l’année 2021 représentent 27 % du PIB. Il y a un défi majeur que le Ghana doit nécessairement relever, admet Mahamudu.

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Peu de recettes, moins de dettes remboursées

La faible capacité du Ghana à collecter des recettes soulève des inquiétudes quant à son aptitude à rembourser ses dettes. Surtout maintenant que le niveau d’endettement atteint des records inédits à cause de la crise due à la pandémie de Covid-19. De 2019 à 2020, la dette ghanéenne est passée de 62,9 % à 79 % du PIB. D’après le Fonds monétaire international (FMI), elle passera à 83,5 % du PIB à la fin de l’année en cours. Les investisseurs internationaux commencent déjà à douter de la viabilité de la dette ghanéenne, rapporte Bloomberg. Une telle situation risque d’empêcher le pays d’obtenir des taux favorables lors de ses prochains emprunts obligataires. Elle pourrait aussi susciter de la réticence chez les investisseurs intervenant sur le marché international des capitaux. 

Fidèle DJIMADJA