Engrais : Le Nigeria se tourne vers le Canada suite aux sanctions imposées à la Russie

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Les sanctions imposées à la Russie empêchent le Nigeria d'acheter de la potasse chez Uralkali, le contraignant ainsi à recourir au Canada.

La crise russo-ukrainienne bouleverse les chaînes d’approvisionnement mondiales. Les marchés subissent de profondes modifications. Les pays dépendant de la Russie pour leur approvisionnement se trouvent obligés de chercher une alternative. Le Nigeria a fait l’option de se tourner vers le Canada pour acheter de la potasse, un élément entrant dans la composition des engrais.

Le Nigeria a dû recourir au marché canadien pour obtenir de la potasse en avril dernier. La guerre en Ukraine l’empêche depuis un bon moment de s’adresser à son fournisseur habituel qu’est la Russie. Uralkali, le producteur de potasse basé à Berezniki est en effet devenu, depuis 2019, le ravitailleur exclusif du Nigeria. Le mois écoulé, il « n’a pas été en mesure de livrer notre marchandise. Nous avons donc acheté de la potasse auprès des commerçants canadiens » a déclaré Uche Orji, chef de la Nigeria Sovereign investment Authority (NSIA), contacté par Reuters.

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Les sanctions imposées à la Russie se font une fois de plus sentir sur les activités économiques des pays non-concernés par sa guerre. Les cours au comptant de la potasse ont augmenté de 250% en Afrique de l’Ouest. L’augmentation des prix des produits sur le marché mondial poursuit ainsi sa course. Les pays se trouvent contraints de prendre des mesures spéciales pour contenir les effets d’une nouvelle crise. Ce qui génère plus de dépenses et moins de ressources pour les États en développement.

Victime d’une guerre d’autrui

Le Fonds monétaire international (FMI) a déclaré la semaine dernière que la guerre en Ukraine était un « choc négatif énorme » pour l’Afrique. Elle expose les économies africaines déjà fragilisées par la Covid-19 à de nouvelles pressions qui pourraient perdurer dans le temps. Les perspectives économiques pour l’Afrique ont toutes été revues à la baisse à court et moyen terme. Tant que la guerre se poursuivra, les pays du continent n’auront qu’à en réduire les effets sur leur situation économique et financière.

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Fidèle DJIMADJA