Le Nigeria réclame 1,7 milliard $ de dommages et intérêts à JP Morgan pour transaction frauduleuse

0
886
Chief Dauzia Loya Etete alias Dan Etete, ancien ministre nigérian du pétrole de 1995 à 1998 qui aurait reçu des transferts d'argent de la part de JPMorgan Chase & Co.

Le gouvernement fédéral du Nigeria s’est lancé dans une bataille judiciaire contre JP Morgan Chase & Co. La holding financière basée à New York est accusée d’avoir viré des fonds destinés aux caisses de l’Etat dans des comptes séquestres appartenant à un ancien ministre.

Les autorités nigérianes ont saisi la Haute Cour de justice britannique dans le cadre d’une bataille les opposant à JP Morgan Chase & Co. Le gouvernement fédéral accuse la holding financière de « graves négligences » dans le cadre d’un rachat d’actifs pétroliers. En 2011, le Nigeria a cédé le champ pétrolifère offshore OPL 245 aux compagnies Royal Dutch Shell plc et Eni SpA.

Lire aussi : Fraudes au Mozambique : Crédit Suisse verse 475 millions $ aux autorités américaines et britannique

JP Morgan était chargé d’effectuer les transactions financières liées à cette opération. Il était censé verser les fonds payés par les deux majors dans les caisses de l’Etat fédéral du Nigeria, ce qu’il n’a pas fait. Il aurait viré 875 millions $ sur des comptes séquestres appartenant à l’ancien ministre du pétrole, Dan Etete, selon les accusations du gouvernement nigérian. Ce dernier traite d’ailleurs l’accord de vente du champ OPL 245 de frauduleux.

1,7 milliard $ pour dédommager le gouvernement nigérian

Les autorités fédérales du Nigeria réclament 1,7 milliard $ de dommages et intérêts à JP Morgan. Les avocats de la partie nigériane devront convaincre la Haute Cour de justice à Londres pour remporter cette bataille contre le groupe bancaire américain.

Lire aussi : RDC : une fuite de documents bancaires accuse les alliés de l’ex-président Joseph Kabila de fraudes

Pour sa part, JP Morgan réfute toutes les allégations des autorités nigérianes. Il dit être « convaincu d’avoir agi de manière appropriée en effectuant ces paiements ». Ces virements, indique-t-il, « ont été autorisés par de hauts représentants du gouvernement fédéral du Nigeria ». Pour la banque américaine, la réclamation du gouvernement nigérian est « sans fondement ». Le procès en cours à Londres devrait durer six semaines, selon Bloomberg.

Fidèle DJIMADJA