Au Sénégal, un nouveau document, appelé « Budget vert » a été intégré comme annexe à la loi des finances de 2024. Les secteurs clés de l’économie sénégalaise comme l’agriculture, l’élevage, la pêche, les infrastructures et le tourisme subissent les conséquences du changement climatique. Dès lors, les autorités ont développé divers mécanismes de mobilisation des ressources nécessaires pour accompagner les stratégies, plans et actions d’adaptation et d’atténuation. Le « Budget vert » est la dernière initiative des autorités du pays.
« Relativement au suivi des allocations, mes services, en collaboration avec les différents secteurs, ont élaboré et publié cette année le +Budget vert+, document qui est annexé à la Loi de Finances initiale (LFI) 2024, qui retrace les allocations aux cinq (5) secteurs de la Contribution déterminée au niveau national (CDN) de 2022 à 2024 », a annoncé mardi, à Dakar, le ministre des Finances et du Budget, Mamadou Moustapha Ba. Le membre du gouvernement a donné cette précision lors d’un forum sur la mobilisation des financements du climat au Sénégal, organisé en partenariat avec le Fonds Monétaire International (FMI).
Une double approche de politiques fiscales et d’allocation budgétaire
Selon M. Ba, le « Budget vert » consiste en une double approche de politiques fiscales et d’allocation budgétaire sensibles aux changements climatiques. La politique fiscale se matérialise dans le Budget vert par des crédits, des déductions et réductions d’impôt pour les entreprises contribuant à la sauvegarde de l’environnement. De plus, elle inclut la mise en place des taxes spécifiques sur les biens ou matières nuisibles à l’environnement.
En ce qui concerne la politique d’allocation budgétaire sensible au changement climatique, un besoin de près de 100 milliards FCFA est indispensable pour les projets d’atténuation et,ou d’adaptation. Les secteurs de l’élevage, l’environnement, la pêche, l’agriculture et du Transport (Transport en Commun, les Projets Bus Rapid Transit et le Train Express Régional), sont impliqués ici.
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Intégration du climat dans le processus de budgétisation
Pour mieux faire face aux urgences climatiques, l’Etat du Sénégal a fait de l’intégration du climat dans le processus de budgétisation « une priorité. » Selon le ministre des Finances et du Budget, les plans stratégiques de développement (PSD) sont en cours de révision pour intégrer l’aspect climat dans tous les projets d’investissement. Il a précisé que cette condition fait partie des critères retenus dans les évaluations ex-ante et ex-post des projets.
« Ainsi, tout projet d’investissement supérieur à 500 millions de FCFA est soumis à une analyse environnementale avant son intégration dans le Programme d’Investissements prioritaires (PIP). Aussi, dans la phase de mise en œuvre du projet, un suivi physico-financier infra annuel et annuel est fait afin de ressortir les résultats obtenus par rapport au plan d’atténuation et d’adaptation au changement climatique », a souligné Moustapha Ba.
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Des évaluations ex-post effectuées
Par ailleurs, le ministre a précisé que des évaluations ex-post sont réalisées. L’objectif est d’apprécier la pertinence des objectifs et le degré de réalisation et l’impact en termes de viabilité et de durabilité relativement à l’atténuation et à l’adaptation au changement climatique.
Concernant la gestion des risques budgétaires relatifs au climat, le budget de l’État pour 2024 s’est doté spécifiquement de 30,76 milliards de FCFA de « provisions pour risques budgétaires ». Il a également mis en place un Fonds de Calamité d’un montant de 1,02 milliard de francs (FCFA), a conclu le ministre des Finances et du Budget.
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