Les compagnies aériennes du monde ont décidé de se joindre à la course vers la décarbonisation des industries polluantes. Elles se sont engagées à atteindre des émissions zéro d’ici 2050. La décision a été approuvée le lundi dernier par l’Association du transport aérien international (IATA). Les compagnies aériennes doivent cependant relever un défi majeur pour atteindre leur objectif. D’autant plus qu’elles ont été gravement affectées par la crise de Covid-19 qui leur a fait perdre plus de 137 milliards $ en 2020. D’après l’IATA, elles devront encore enregistrer un manque à gagner de 51,8 milliards $ à la fin de l’année 2021.
« La décarbonisation de l’industrie du transport aérien est un véritable défi » a déclaré Willie Walsh, DG de l’IATA. « Nous n’avons pas de solution claire à court terme ». Toutefois, poursuit Willie Walsh, « il existe un chemin crédible vers le zéro net ». Les compagnies aériennes ont élaboré une feuille de route qui réduira de 65 %, les émissions dues au kérosène. Il y a cependant un problème par rapport à ce plan. Il n’y a pas suffisamment de ressources alternatives pour faire fonctionner les avions. L’IATA table en effet sur l’utilisation du carburant d’aviation durable alors qu’il n’y a que 100 millions de litres disponibles. Or, il faudra 450 milliards de litres de carburant d’aviation durable par an pour faire tourner l’industrie.
Outre la réduction de l’utilisation du kérosène, les compagnies aériennes du monde comptent opter pour des avions électriques. Quant au reste des émissions de carbone, elles seront soit absorbées par captage, soit compensées par d’autres activités vertes. Le DG de l’IATA exhorte à cet effet les Etats du monde à aider les compagnies aériennes pour l’atteinte des émissions zéro. Ceux-ci comptaient cependant imposer des taxes environnementales sur les vols. « Limiter les vols avec des taxes rétrogrades et punitives étoufferait les investissements et pourrait limiter les vols » prévient-il. « Nous n’avons jamais vu une taxe environnementale financer réellement des activités de réduction des émissions de carbone » a-t-il ajouté. Les constructeurs d’aéronefs estiment quant à eux que l’objectif fixé par l’IATA sera une grande aubaine pour la concurrence. D’après eux, avec la nouvelle mesure de l’IATA, les compagnies en viendront à ne plus utiliser les avions dont la carburation émet des gaz à effet de serre. Ce qui favoriserait le constructeur qui aurait très vite opté pour les avions à zéro émission. Pour rappel, les émissions de carbone générées par les compagnies aériennes représentent 2 % des émissions globales.
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