L’OMC veut introduire un prix mondial du carbone pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C

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L’Organisation mondiale du commerce (OMC) estime qu’il est essentiel d’instaurer un prix mondial du carbone. Ce prix unique devrait permettre de mieux faire face aux effets du changement climatique. Les objectifs de limitation du réchauffement de la planète à 1,5 °C sont loin d’être atteints malgré les efforts des gouvernements et des entreprises. Même si les gouvernements s’efforcent d’augmenter le coût de la pollution dans l’ensemble de l’économie, en particulier dans les secteurs à forte intensité énergétique, les problèmes de fuite de carbone persistent.

Selon l’OMC, dirigée par Ngozi Okonjo-Iweala, la fixation d’un prix mondial du carbone pourrait mettre fin à l’incohérence des systèmes de tarification du carbone. Par exemple, les prix vont actuellement de moins d’un dollar par tonne de CO2 en Ukraine à plus de 130 $ par tonne en Suède. Pourtant, la commission Stern-Stiglitz sur la tarification du carbone estime qu’il faut entre 50 et 100 $ par tonne de CO2 pour atteindre les objectifs de l’accord de Paris.

Le casse-tête d’une tarification juste

Même avec une hausse des prix du carbone, les émissions mondiales pourraient rester inchangées. L’OMC estime que l’augmentation du prix du carbone sur un marché dirigerait les investissements et la production vers d’autres marchés où le prix du carbone est plus bas.  Par contre, la baisse du prix du carbone pourrait faire diverger les ambitions climatiques des grandes économies, ce qui entraînerait des fuites de carbone. 

Pour éviter ces disproportions, l’OMC préconise des mesures d’ajustement du carbone aux frontières. Ainsi, des droits de douane ou des mesures équivalentes seraient introduits pour garantir que les concurrents étrangers soient soumis au même coût du carbone que les producteurs nationaux.

Une solution pénalisante pour l’Afrique

En revanche, l’ajustement des prix du carbone aux frontières serait injuste pour les pays en développement, notamment les pays africains. En effet, l’Afrique est responsable d’environ 3 % des émissions de gaz à effet de serre. Ngozi Okonjo-Iweala soutient que la solution la plus simple serait un prix mondial du carbone aligné sur l’accord de Paris. Cela permettrait d’atteindre les objectifs climatiques collectifs et d’apporter stabilité et équité aux entreprises transfrontalières. 

La COP26 prévue pour le mois prochain devrait se pencher sur la résolution de ce problème en priorité.

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