Le groupe pétrolier Total veut produire du pétrole à partir des gisements ougandais, dès 2025. Le projet a d’ores et déjà reçu l’aval du président ougandais Yoweri Museveni. Le pays entend ainsi devenir un nouveau hub pétrolier dans la sous-région.
L’Ouganda prévoit d’atteindre une production quotidienne de 230 000 barils de pétrole. Cette capacité de production est bien inférieure à celle du plus grand producteur d’Afrique, le Nigeria. Elle permettra toutefois au pays de surpasser la plupart des producteurs du continent.
L’extraction commencera à partir de 2025, selon l’accord signé avec les compagnies pétrolières. « Personne ne changera cela », a insisté Yoweri Museveni dans une interview accordée à Bloomberg News ce dimanche. « Le gouvernement n’a plus rien à faire en ce qui concerne le démarrage de la production, et une décision finale d’investissement sera bientôt annoncée », a-t-il déclaré.
Un rêve à 33 millions de tonnes de CO2 par an
L’Ouganda fait partie d’un nombre limité de pays africains qui entendent exécuter des projets pétroliers et gaziers dans les prochaines années. Pourtant, de nombreux pays cherchent à réduire leur dépendance aux combustibles fossiles, en raison du changement climatique. Sur cette question, le pays est confronté à l’opposition de plusieurs groupes de la société civile. Leurs préoccupations concernent l’impact de ce projet pétrolier sur l’environnement.
En effet, le projet s’oppose à l’Accord de Paris pour le climat, selon l’Institut suédois de l’environnement. Si l’initiative va à son terme, elle émettra au moins 33 millions de tonnes de CO2 par an. Ce chiffre représente plus de trente fois les émissions annuelles de l’Ouganda et de la Tanzanie réunis.
A noter que l’Ouganda n’est actuellement responsable que d’une petite fraction des émissions de gaz à effet de serre. Pour l’heure, son émission annuelle de carbone est estimée à 0,1 tonne par habitant.
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