L’ancien président du Mali, Ibrahim Boubacar Keïta est décédé aujourd’hui. Il tire sa révérence à un moment où le Mali est plongé dans une crise politique, économique et diplomatique.
L’ancien Chef d’Etat malien, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) « est décédé ce matin à son domicile à Bamako » à l’âge de 76 ans. L’information a été confirmée par plusieurs membres de la famille de l’ancien président, rapporte TV5 Monde . Il serait mort des suites d’une maladie, selon le média WakatSéra .
Chef d’Etat de 2013 à 2020
Ibrahim Boubacar Keïta a dirigé le Mali de 2013 à 2020. En juin 2020, des dizaines de milliers de Maliens sont descendus dans les rues du pays pour revendiquer sa démission. Le 18 août suivant, il se fait arrêter avec son Premier ministre Boubou Cissé lors d’un coup d’Etat effectué par une garnison militaire. Le jour suivant, il annonce sa démission face à la nation malienne. Il est par la suite libéré et assigné à résidence.
Une délégation de la CEDEAO conduite par l’ancien président nigérian Goodluck Jonathan, confirme que la démission d’IBK était libre et volontaire. IBK a été victime d’un accident vasculaire cérébral le mois suivant et s’est donc fait évacuer à Abou Dhabi pour être soigné. Il revient au Mali en octobre 2020 et reste à son domicile jusqu’à aujourd’hui.
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Un décès survenu durant une période de crise
La mort de l’ancien président Ibrahim Boubacar Keïta survient alors que le Mali est plongé dans une crise à la fois politique, économique, sociale et diplomatique. Le pays est actuellement sous le poids de plusieurs sanctions imposées par la CEDEAO soutenue par la France et les Etats-Unis. Des mesures pouvant asphyxier l’économie du Mali si elles perdurent.
Lesdites sanctions résultent du non-respect du calendrier fixé par la CEDEAO pour la tenue des élections libres et transparentes devant ramener le pouvoir dans les mains des civils. Le scrutin a été prévu pour le mois de février 2021, mais la junte militaire indique qu’il serait impossible d’organiser un vote durant cette période à cause de l’insécurité. Cette dernière et le terrorisme « occupent 80% du territoire national » a déclaré le Premier ministre malien, Choguel Maïga. « Nous travaillons donc à créer le minimum de condition de sécurité » avant d’organiser les élections, a-t-il expliqué .
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Un impact sur la situation en cours ?
Le président de la transition, le colonel Assimi Goïta a récemment déclaré qu’il reste ouvert à reprendre les négociations avec la CEDEAO. Il laisse ainsi une issue devant conduire son pays et l’organisation régionale sur un terrain d’entente. Pour l’instant, aucune des deux parties ne semble prête à plier le genou. Reste à voir si la mort du dernier président malien démocratiquement élu pourrait changer le cours des choses. Surtout qu’une litanie de condoléances de la part des Chefs d’Etat de la sous-région s’annonce.
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