Mali : Kidal, bastion de la rébellion, tombe sous le contrôle des forces armées

0
318
Le chef de la junte malienne au pouvoir le colonel Assimi Goïta.

Au Mali, la junte au pouvoir a annoncé la prise de Kidal, ville emblématique du Nord, longtemps échappée aux autorités centrales. Symbole de l’insoumission et de défaites humiliantes pour l’armée entre 2012 et 2014, cette victoire représente un tournant symbolique dans le contexte politique tendu du pays.

La junte malienne, dirigée par le colonel Assimi Goïta a confirmé mardi la capture de Kidal, fief des séparatistes touaregs et symbole historique de la résistance nordique. Longtemps délaissée par l’État malien, la ville était sous le contrôle des mouvements touaregs depuis des années. La junte, arrivée au pouvoir en 2020, avait fait de la restauration de la souveraineté territoriale une priorité, exprimant à plusieurs reprises sa volonté de reprendre Kidal.

Lire aussi : Mali : reprise des combats entre l’armée et les rebelles dans la région de Kidal

Retour de l’État à Kidal

L’annonce de la prise de la ville a été faite lors d’un flash spécial à la télévision publique, marquant un succès symbolique significatif pour la junte. Le colonel Goïta a déclaré : « Aujourd’hui, nos forces armées et de sécurité se sont emparées de Kidal ». L’état-major a également confirmé la position des forces armées maliennes dans la ville, mettant ainsi fin à des années d’absence de l’armée et de l’État.

Kidal, historiquement un foyer d’insurrections indépendantistes, s’est vidée de ses habitants à l’approche des forces armées, confirmant la tension persistante dans la région. Malgré les assurances de l’armée quant à la sécurité des habitants, la situation demeure volatile, notamment avec le réseau téléphonique coupé par les rebelles.

Le contrôle de Kidal, une victoire stratégique

Cette avancée intervient dans un contexte régional complexe, avec le départ récent de la Mission de l’ONU au Mali, laissant un vide de pouvoir que la junte cherche à combler. Les combats entre l’armée régulière, les rebelles et les djihadistes s’intensifient dans le nord du pays, accentuant les défis pour la collecte et la vérification de l’information. La prise de Kidal ouvre une nouvelle page dans l’instabilité politique qui prévaut au Mali depuis des années.

Lire aussi : Mali : les Touaregs revendiquent la prise de nouvelles bases militaires