Afrique : 700 millions de personnes seront affectées par une pénurie d’eau douce en 2030, selon l’OMM

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Pénurie d'eau
Le manque d’eau causera le déplacement de près de 700 millions de personnes d’ici 2030 en Afrique.

L’augmentation de la demande en eau combinée à des approvisionnements limités et imprévisibles menace d’aggraver les conflits et les déplacements en Afrique. L’alerte a été lancée par l’Organisation météorologique mondiale (OMM), dans un nouveau rapport.

Le stress hydrique et les risques tels que les sécheresses dévastatrices et les inondations dévastatrices frappent durement les communautés, les économies et les écosystèmes africains. Les modèles de précipitations sont perturbés, les glaciers disparaissent et les principaux lacs rétrécissent. 

Selon le rapport sur l’état du climat en Afrique 2021 de l’OMM, une pénurie d’eau touche environ 250 millions de personnes en Afrique et devrait déplacer jusqu’à 700 millions de personnes d’ici 2030. Il est peu probable que quatre pays africains sur cinq disposent de ressources en eau, gérées de manière durable d’ici 2030. « L’aggravation de la crise et la famine imminente dans la Corne de l’Afrique frappée par la sécheresse montrent comment le changement climatique peut exacerber les chocs hydriques, menaçant la vie de centaines de milliers de personnes et déstabilisant des communautés, des pays et des régions entières », déclare le Secrétaire général de l’OMM, Petteri Taalas.

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Une conséquence des changements climatiques

Le climat de l’Afrique s’est réchauffé plus que la moyenne mondiale depuis l’époque préindustrielle (1850-1900). Parallèlement, l’élévation du niveau de la mer le long des côtes africaines est plus rapide que la moyenne mondiale, contribuant à l’augmentation de la fréquence et de la gravité des inondations côtières. Elle accélère également l’érosion et la salinité dans les villes de basse altitude. Les changements dans les masses d’eau continentales ont des impacts majeurs sur le secteur agricole, les écosystèmes et la biodiversité.

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« L’augmentation de la température, les vagues de chaleur, les inondations importantes, les cyclones tropicaux, les sécheresses prolongées et l’élévation du niveau de la mer, entraînant des pertes de vies humaines, des dommages matériels et des déplacements de population, compromettent la capacité de l’Afrique à tenir ses engagements pour atteindre les objectifs du développement durable des Nations Unies », Josefa Leonel Correia Sacko, Commissaire de l’Union africaine à l’agriculture, au développement rural, à l’économie bleue et à l’environnement durable.

Le rapport sur l’état du climat en Afrique formule un certain nombre de recommandations, notamment pour renforcer les systèmes d’alerte précoce, accroître la coopération transfrontalière, l’échange de données et le partage des connaissances. La nécessité d’investir davantage dans l’adaptation est cruciale, tout comme  un effort concerté vers une gestion plus intégrée des ressources en eau.

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