La Corne de l’Afrique est touchée par une forte sécheresse qui nuit à la sécurité alimentaire des familles qui y vivent. Certaines d’entre elles sont donc contraintes de réduire les dépenses ménagères en diminuant le nombre de consommateurs. D’après l’Unicef, cette situation a augmenté le nombre de mariages forcés dans la région. Les taux sont même alarmants selon l’institution.
Les parents de la Corne de l’Afrique préparent leurs filles au mariage, beaucoup plus tôt que prévu. Une bonne partie d’entre eux s’y sentent obligés pour garantir la survie des autres membres de la famille. L’équation est plutôt simple d’après eux : une fille mariée, c’est une bouche de moins à nourrir à la maison. Dès leur très jeune âge, les adolescentes de la région sont excisées pour rejoindre le foyer conjugal. Des enfants d’à peine 12 ans sont mariées à des hommes cinq fois plus âgés qu’elles. Une situation que déplore profondément le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef).
L’agence onusienne dénonce « des taux alarmants de mariages d’enfants et de mutilations génitales féminines (MGF) dans toute la Corne de l’Afrique ». À Somali, l’une des dix régions d’Ethiopie, le nombre de mariages d’enfants a presque triplé ces trois dernières années. L’effectif a plus que doublé dans trois autres régions du pays sur la même période. Entre les quatre premiers mois de l’année précédente et de celle-ci, la hausse s’est établie à 119%.
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La sécheresse, une cause ?
L’Unicef explique l’essor du phénomène par la sécheresse qui touche actuellement l’Éthiopie et ses pays voisins. Les nouvelles conditions météorologiques de cette région, les pires de ces 40 dernières années, mettent en péril les progrès notables réalisés dans la lutte contre le mariage des enfants et les MGF, s’inquiète l’Unicef.
30 ans plus tôt, 70% des filles étaient forcées au mariage avant l’âge de 18 ans. Avant le début de la sécheresse, ce taux avait chuté à 40%. L’agence onusienne craint que ces progrès soient tombés à l’eau avec la crise actuelle. Le nombre d’enfants, notamment les filles, ayant abandonné l’école ces dernières années a explosé. On en compte désormais des millions, contraints de rester à la maison, faute de moyens et à cause de la fermeture des établissements scolaires.
Andy Brooks, conseiller de l’Unicef pour la protection de l’enfance en Afrique orientale, estime toutefois que ce n’est pas de gaieté de cœur que les parents livrent leurs filles. « Ce ne sont pas des décisions que les familles prennent à la légère » a-t-il confié dans une interview accordée à Bloomberg.
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