Dans la région du Tillabéri, plus de 800 écoles ont fermé leurs portes à cause des violences perpétrées par les groupes islamistes. Les autorités ont dû construire des centres spéciaux pour permettre aux élèves déplacés de poursuivre leur cursus scolaire.
Les autorités nigériennes ont créé des « centres de regroupement scolaires » dans plusieurs villes du sud-ouest. Des milliers d’élèves, dont les familles se sont déplacées à cause de la menace terroriste, s’y rendent chaque jour pour poursuivre leur cursus scolaire. Ils suivent leurs cours dans des classes et des hangars équipés de tables-bancs offerts par des ONG. À certains endroits, les apprenants s’asseyent à même le sol pour écouter l’enseignant.
Les violences perpétrées par les groupes djihadistes ont entraîné la fermeture des écoles dans certaines localités. D’après le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), plus de 800 établissements scolaires n’ouvrent plus leurs portes dans la région du Tillabéri, entraînant la déscolarisation de 100 000 élèves, dont 34 464 filles. Grâce aux centres créés par le gouvernement, quelque 17 000 élèves déplacés ont pu réintégrer le système éducatif, rapporte VOA Afrique. Plus de 55 000 autres apprenants vont bientôt rejoindre la liste, selon le gouvernement.
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Des enfants traumatisés par les violences terroristes
Certains apprenants ont été témoins des violences et des barbaries commises par les terroristes. « Mon oncle était chef de village, il a été tué par les bandits jihadistes sous nos yeux. Il y avait beaucoup de sang » a confié une élève dont les proches ont fui Ngaba, une localité proche du Mali et sujette aux attaques terroristes. Comme elle, plusieurs autres élèves ont vu leurs parents se faire fusiller devant eux. Ces enfants vivent avec ces souvenirs douloureux et traumatisants.
Ils arrivent dans les centres de regroupement avec « des signes de détresse et de traumatisme. Certains s’isolaient, d’autres étaient très agressifs » a indiqué un responsable pédagogique. Le gouvernement a pris des dispositions spéciales pour leur venir en aide. « Pour stabiliser ces enfants face aux chocs vécus, nous leur assurons, en plus du programme officiel, un suivi psycho-social » a déclaré Adamou Dari, un directeur de centre de regroupement scolaire. Outre cet accompagnement, les centres disposent également de cantines gratuites pour nourrir les apprenants.
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