Le Niger est plongé dans le deuil après une attaque djihadiste qui a coûté la vie à 29 soldats et en a grièvement blessé deux autres. L’attaque a eu lieu à Tabatol, près de la frontière avec le Mali, « combinant l’utilisation d’engins explosifs improvisés et de véhicules kamikazes par plus d’une centaine de terroristes », indique un communiqué du ministère nigérien de la Défense.
Cette attaque tragique marque le bilan le plus lourd depuis l’arrivée au pouvoir de la junte militaire, qui avait justifié son coup d’État en juillet en raison de la détérioration de la situation sécuritaire. Le Niger est aux prises avec des violences djihadistes récurrentes, et cette dernière attaque souligne la persistance de cette menace.
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Une attaque au mauvais moment
L’attaque survient à un moment délicat sur le plan politique, alors que le régime militaire au pouvoir envisage une transition vers un gouvernement civil. L’Algérie a proposé une médiation pour une « solution politique » à la crise, suggérant une transition de six mois dirigée par une « autorité civile consensuelle ».
Cependant, le général Abdourahamane Tiani, le nouvel homme fort du Niger, a affirmé vouloir une transition de trois ans au maximum. Il avait aussi insisté sur le fait que le régime ne devrait pas rester au pouvoir pendant cinq ans.
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Bazoum toujours détenu malgré ses plaintes
Pendant ce temps, l’ex-président élu Mohamed Bazoum, renversé par les militaires en juillet, reste séquestré dans sa résidence avec sa famille. Ses avocats ont déposé une plainte contre le général Tiani et d’autres. Ces derniers ont été accusés « d’attentat et complot contre l’autorité de l’État, crimes et délits commis par les fonctionnaires et arrestations et séquestrations arbitraires ».
Le président Bazoum a également saisi plusieurs organismes des Nations unies pour dénoncer son « arrestation arbitraire ». En retour, les auteurs du coup ont annoncé leur intention de le poursuivre pour « haute trahison » et « atteinte à la sûreté » du pays. Alors que le Niger pleure ses soldats tombés en héros, le pays continue de faire face à des enjeux complexes, mêlant sécurité et politique, dans une région tourmentée par le djihadisme.
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