Au Nigeria, les Petites et Moyennes Entreprises (PME) subissent de plein fouet la suppression de la subvention sur le carburant. « Plus de 80 % de mes clients ont cessé de venir nous prendre des produits à cause du coût élevé du transport », indique Muhammad Umar, un entrepreneur cité par Reuters.
Depuis plus d’une semaine, cet homme d’affaires, basé à Kano, n’a pas pu écouler des piles de produits en plastique. Il s’agit des assiettes en plastique, des bols et des seaux en vrac, destinés à la vente. Ces produits n’ont pas trouvé de preneurs depuis que le nouveau Président Bola Tinubu a supprimé la subvention sur le pétrole. Ladite mesure a fait grimper le coût de l’essence impactant négativement le tarif des transports. Les déplacements sont dès lors compliqués, voire impossibles pour certains clients de l’opérateur économique. Ils viennent pour la plupart des États du Nord du Nigeria.
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Les ventes quotidiennes passent d’un maximum de 1 million de nairas à 50 000 nairas
Petits commerçants, pour la plupart, les clients d’Umar ne sortent plus pour s’approvisionner. Avant la suppression de la subvention sur le carburant, rapporte Reuters, le commerçant pouvait difficilement faire face à la demande. De plus, ses clients attendaient des heures pour les commandes. Face à cette situation, Umar avait importé de nouvelles machines de Chine en février dernier. Objectif : augmenter sa production. Mais à cause de la mesure du gouvernement Tinubu, sa capacité de production est réduite de 40 %. Ses clients ont également ralenti au compte-gouttes.
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Ainsi, les ventes quotidiennes sont passées d’un maximum de 1 million de nairas (2 146 dollars) à 50 000 nairas. Aussi, plus de 80 % de ses clients ont cessé de venir prendre des produits. Ils n’arrivent plus à supporter le coût élevé du transport. Conséquence, le commerce duquinquagénaire est menacé. « Comme vous pouvez le voir, je suis littéralement en faillite », a-t-il indiqué impuissamment.
Salons de coiffure et agriculteurs aussi impactés
L’opérateur économique de Kano n’est pas la seule personne impactée négativement par la suppression de la subvention sur l’essence. D’autres personnes à l’image de Tina Doofan Orji, une coiffeuse installée à Abuja, sont également affectées. Depuis quelques jours, elle a vu moins de clients. Cela fait suite à sa décision d’augmenter ses prix de plus de moitié pour compenser la hausse des coûts de l’essence. L’argent qu’elle déboursait pour 25 livres, avant l’entrée en vigueur de la mesure, a presque triplé. Malheureusement, ses clients ne comprennent pas ces contraintes.
Pour cela, explique la coiffeuse, « ils ne paieront pas, ils n’accepteront pas ». D’ailleurs, ils préfèrent la nourriture et les frais de scolarité à ce besoin qui est désormais facultatif. Par ailleurs, les agriculteurs sont également confrontés à des coûts plus élevés pour acheminer leurs produits vers les marchés. Cela entraînera une hausse des prix alimentaires, indiquent les analystes. À en croire ces derniers, l’impact de la hausse des coûts du pétrole sera aussi considérable sur le taux d’inflation de juin. Au Nigeria, beaucoup de personnes (les entreprises surtout) gagnent leur vie grâce à de petites entreprises informelles. En raison de la faible couverture du réseau électrique, elles dépendent des générateurs à essence.
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