L’UNICEF estime que 85% des enfants nigérians âgés de 1 à 14 ans subissent des châtiments corporels à l’école. Ce phénomène a des conséquences aussi bien physiques que psychologiques pour l’enfant.
Près de 85% des enfants nigérians âgés de 1 à 14 ans subissent des châtiments corporels à l’école, selon l’Unicef. En outre, près d’un enfant sur trois subit des châtiments corporels graves, rapporte The Guardian. Saadhna Panday-Soobrayan, la responsable de l’éducation de l’UNICEF, a révélé ces chiffres, hier. C’était lors d’une réunion nationale de sensibilisation à la lutte contre les châtiments corporels à l’école. La rencontre était organisée par le Teachers Registration Council of Nigeria (TRCN), en partenariat avec l’UNICEF.
Selon Saadhna Panday-Soobrayan, ces chiffres sont révélateurs d’une crise et nécessitent une action urgente. Elle déplore que cette pratique ait lieu dans les écoles. Ces « institutions mêmes qui sont chargées d’assurer la sécurité des enfants, de développer le respect des droits de l’homme et de les préparer à vivre dans une société qui promeut la compréhension, la paix et la résolution des conflits par le dialogue ». Pour elle, la persistance de ces pratiques est en contradiction avec la politique nationale du Nigeria sur la sûreté, la sécurité et les écoles sans violence. Cette politique prévoit une tolérance zéro pour les menaces contre la vie et les biens dans les écoles.
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Les effets néfastes des châtiments corporels sur les enfants
Le responsable de l’UNICEF estime que les châtiments corporels ont un impact négatif sur les enfants. Ils affectent les victimes aussi bien au plan physique que psychologique. « Les châtiments corporels provoquent non seulement de la douleur, de la tristesse, de la peur, de la honte et de la colère, mais sont également liés à l’hyperactivité des enfants face au stress, à des modifications de la structure et des fonctions cérébrales et à une surcharge des systèmes nerveux, cardiovasculaire et nutritionnel », a-t-elle déclaré.
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Les enfants peuvent trainer les effets néfastes jusqu’à l’âge adulte
En outre, Saadhna Panday-Soobrayan souligne que les châtiments corporels affectent l’apprentissage des enfants. Sur le plan physique, cette pratique peut conduire à la mort de l’enfant. Des études établissent un lien entre les châtiments corporels et l’invalidité à long terme ou la mort, a-t-elle expliqué. Selon ces études, cette pratique peut être à l’origine de la mauvaise santé mentale, l’altération du développement cognitif et socio-émotionnel, l’abandon scolaire et la baisse des résultats scolaires et professionnels. Elle peut conduire à l’augmentation des comportements antisociaux, l’agressivité et la criminalité à l’âge adulte.
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