L’Afrique n’atteindra pas les objectifs de réduction de la mortalité maternelle et infantile d’ici 2030

0
645
bébé
Réduire la mortalité infantile à moins de 25 décès sur 1000 naissances vivantes en Afrique d'ici 2030 relèverait d'un "exploit" selon l'OMS.

Parvenir à 70 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes en Afrique serait un « exploit irréaliste » selon l’OMS. Les progrès enregistrés autrefois sur le continent noir ont gravement ralenti ces dernières années. D’ici 2030, des millions d’enfants africains perdront la vie avant leur 5e anniversaire de naissance.

Les progrès en matière de réduction de la mortalité infantile et maternelle en Afrique ont stagné au cours de la dernière décennie. Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), la région manquera l’objectif de faire passer le nombre de décès maternels en dessous de 70 pour 100 000 naissances vivantes.

Au rythme actuel, environ 390 femmes perdront la vie sur 100 000 naissances vivantes d’ici 2030. Ce taux sera 30 fois supérieur à celui de l’Europe et représentera près du double de la moyenne mondiale.

La mortalité infantile touche actuellement 72 nouveau-nés sur 1000 naissances vivantes. D’ici 2030, l’OMS estime que ce taux chutera à 54 décès pour 1000 naissances vivantes. Il restera néanmoins supérieur au seuil visé à l’horizon 2030, soit moins de 25 décès pour 1000 naissances vivantes. Inverser la tendance actuelle d’ici 2030 serait « un exploit irréaliste » selon l’agence onusienne.

Lire aussi : La Banque mondiale soutient les services de santé maternelle et infantile en Sierra Leone

Le manque de suivi sanitaire…

L’Afrique présente les taux de mortalité infantile et maternelle les plus élevés au monde. « Pour de nombreuses femmes, cela signifie que l’accouchement reste un risque persistant » a déclaré Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique. Plusieurs millions d’enfants ne vivront pas assez longtemps pour fêter leur 5e anniversaire.

Le manque de suivi sanitaire est la principale cause du phénomène. En Afrique, seulement 65 % des naissances sont assistées par un agent de santé qualifié, soit le taux le plus faible au monde. Selon l’OMS, « les accoucheuses qualifiées sont indispensables au bien-être des femmes et des nouveau-nés ».

Des investissements urgents et nécessaires…

Le niveau élevé du taux de mortalité infantile et maternelle en Afrique est aussi dû au manque d’investissements dans les services de soins prénatals, néonatals et postnatals. « Il est essentiel que les gouvernements procèdent à un changement radical de cap, qu’ils relèvent les défis et accélèrent le rythme pour atteindre les objectifs relatifs à la santé » a préconisé Moeti. Ces objectifs, poursuit-elle, « ne sont pas de simples étapes, mais les fondements mêmes d’une vie plus saine et du bien-être pour des millions de personnes ».

Lire aussi : Covid-19 : le taux de décès infantile en Afrique subsaharienne plus élevé que dans le reste du monde

Fidèle DJIMADJA