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lundi 2, octobre 2023

Une nouvelle étude considère l’oléoduc d’Afrique de l’Est comme une bombe à carbone

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Une nouvelle étude montre que l’oléoduc d’Afrique de l’Est (EACOP), reliant l’Ouganda et la Tanzanie, produira de grandes quantités de dioxyde de carbone. Des experts estiment que le projet émettra 379 millions de tonnes de CO2, soit 25 fois les émissions annuelles combinées des deux pays concernés.

Selon la nouvelle étude de Climate Accountability Institute (CAI), l’oléoduc d’Afrique de l’Est (EACOP) en construction entre l’Ouganda et la Tanzanie aura un impact négatif sur l’environnement. Le projet entrainera des émissions de 379 millions de tonnes de CO2. Cette quantité représente plus de 25 fois les émissions annuelles combinées de l’Ouganda et de la Tanzanie. L’infrastructure est développée par la société pétrolière française TotalEnergies et la China National Offshore Oil Corporation (CNOOC).

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Des études environnementales préalables incomplètes

L’EACOP transportera le pétrole foré dans un parc national ougandais riche en biodiversité sur plus 1400 kilomètres jusqu’au port de Tanga en Tanzanie pour l’exporter, explique The Guardian. Le consortium EACOP avait réalisé des études environnementales qui tiennent seulement compte de la construction et de l’exploitation de l’oléoduc. Ces études ont été approuvées par les gouvernements des deux pays.

Toutefois, la nouvelle étude de la CAI révèle que la construction et l’exploitation ne représentent que 1,8 % des émissions totales du projet. En effet, l’étude prend en compte le transport à l’étranger et la combustion des 848 millions de barils de pétrole par les utilisateurs finaux. L’étude a également considéré la durée de vie de 25 ans du projet et le raffinage en Europe et en Chine.

L’EACOP considéré comme une bombe à carbone

L’analyse montre que les émissions seraient plus du double de celles de l’Ouganda et de la Tanzanie en 2020, au cours des années de pic pétrolier. Selon la CAI, l’EACOP est une « bombe à carbone de taille moyenne ». Cet oléoduc et les champs pétrolifères associés en Ouganda sont une bombe climatique que l’on camoufle en tant qu’outil économique pour l’Ouganda et la Tanzanie, ajoute Omar Elmawi, coordinateur de la campagne Stop EACOP.

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TotalEnergies invités à abandonner le projet

Des manifestants demandant l’arrêt du projet Eacop .

« Il est temps pour TotalEnergies d’abandonner le monstrueux EACOP qui promet d’aggraver la crise climatique, de gaspiller des milliards de dollars qui pourraient être utilisés à bon escient, de semer la pagaille dans les établissements humains et la faune sauvage le long du trajet du pipeline », a déclaré Richard Heede, de la CAI.

Cependant, TotalEnergies soutient que les évaluations environnementales sont conformes aux réglementations nationales. Selon la société, une analyse actualisée, incluant l’utilisation du pétrole, a également été réalisée. Près de 24 banques et 18 compagnies d’assurance se sont désengagés à financer l’EACOP.

Les combustibles fossiles pour développer les économies africaines ?

Les pays africains, dont l’Ouganda, font valoir que les combustibles fossiles les aideraient à développer leur économie, comme l’ont fait les pays riches. Cette ambition des pays africains sera probablement discutée lors de la COP27 le mois prochain. L’année dernière, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a annoncé que le monde devrait cesser de construire de nouveaux projets pétroliers et gaziers pour espérer atteindre l’objectif de 1,5 °C.

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