7 pays africains sur 10 n’ont pas un système d’alerte précoce contre les catastrophes naturelles (Rapport)

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Inondation
Près de 7 pays sur 10 n’ont pas de systèmes d’alerte précoce multidangers en Afrique. Le taux de mortalité liée aux catastrophes naturelles y est 8 fois plus élevé.

Moins de la moitié des pays les moins avancés du monde détiennent un système d’alerte précoce multidanger selon l’Onu. Une telle situation les expose dangereusement aux catastrophes naturelles, menaçant 8 fois plus la vie de leurs populations. L’organisation internationale souligne qu’il urge d’investir dans ces dispositifs sécuritaires afin de réduire les risques de mortalité liés aux phénomènes climatiques.

Près de 7 pays sur 10 n’ont pas de systèmes d’alerte précoce multidangers en Afrique selon le nouveau rapport des Nations unies. Ils ne disposent d’aucun moyen pour prévenir les catastrophes naturelles qui pourraient s’abattre sur eux, mettant ainsi en danger leur propre population. Parmi les pays concernés, on retrouve le Bénin, le Nigeria, le Mali, et une grande partie des nations ouest-africaines. Les quelques Etats qui détiennent le dispositif d’alerte n’arrivent souvent qu’à prédire une ou deux catégories de catastrophes : les inondations et/ou les cyclones. Ils ne sont pas suffisamment outillés pour prévenir les autres formes de fléaux climatiques. 

L’absence de ces systèmes d’alerte précoce dans les pays africains multiplie par 8 le taux de mortalité lié aux phénomènes naturels. « Des populations entières sont prises de court par des catastrophes climatiques en cascade, car il n’y a aucun dispositif permettant de les prévenir » déplore le secrétaire général de l’Onu, Antonio Guterres. Même si les systèmes ne peuvent pas empêcher les catastrophes, ils peuvent néanmoins permettre d’éviter les importants dégâts matériels et humains causés par ces dernières. 

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Le lourd tribut des innocents…

« Les phénomènes météorologiques extrêmes sont inévitables. Mais ils ne doivent pas nécessairement se transformer en catastrophes mortelles » a déclaré le responsable onusien. Il invite les Etats à investir dans l’acquisition de ces dispositifs de sécurité et de prévention pour protéger leur population du pire. D’après l’Organisation météorologique mondiale (OMM), le nombre de catastrophes enregistrées sur la planète a cru de 500% entre 1970 et 2019 à cause du changement climatique. 

De 2015 à 2021, près de 300 000 personnes ont perdu la vie ou ont disparu à cause des catastrophes naturelles. Ces phénomènes ont fait plus d’un milliard de sinistrés dans le monde, avec des pertes annuelles estimées à 330 milliards $ sur la période. D’après le secrétaire général de l’OMM, Petteri Taalas, « cette tendance (dévastatrice, ndlr) devrait se poursuivre » au cours des prochaines années. 

Or, selon la Banque africaine de développement (BAD), 90% des pays les plus vulnérables au changement climatique se trouvent en Afrique subsaharienne. La région serait donc la plus exposée aux catastrophes liées au réchauffement climatique. « Les personnes qui ont le moins contribué à la crise climatique sont celles qui en paient le prix fort » regrette Guterres. 

Des solutions ont été élaborées par l’OMM pour que chaque pays détienne un système d’alerte précoce multidanger. Elles seront présentées à la communauté internationale en Egypte lors de la COP 27. L’OMM entend militer pour qu’un plan d’actions soit adopté par les pays du monde pour résoudre ce problème d’accès aux systèmes d’alerte d’ici 5 ans.

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Fidèle DJIMADJA