Les pays développés se sont engagés à soutenir les nations pauvres pour la transition énergétique. À quelques mois de la prochaine COP, ils se hâtent de trouver les moyens d’y parvenir.
Les nations riches se concertent actuellement pour mobiliser plusieurs milliards $ au profit des pays pauvres. Cette enveloppe est censée les aider à éliminer progressivement les sources d’émission de gaz à effet de serre (GES), notamment le charbon. Des pourparlers sont en cours depuis plusieurs semaines, selon des sources proches du dossier. Ils ont cependant été perturbés par la crise russo-ukrainienne qui est devenue le sujet prioritaire des Européens et des Américains.
Les négociations menées par les émissaires des pays riches visent à tenir les engagements climatiques qui ont été pris à la COP 26. À Glasgow, les États-Unis, l’Union européenne (UE) et le Royaume-Uni ont, par exemple, promis de dégager 8,5 milliards $ pour soutenir la transition verte en Afrique du Sud. Ces fonds permettront au plus grand émetteur de GES du continent de fermer ses centrales électriques fonctionnant au charbon. D’après les sources consultées par Bloomberg, les négociateurs statueront sur les détails de ce financement d’ici novembre prochain.
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Hésitations et incertitudes
Les pays pauvres se trouvent être les victimes des actes posés par les nations riches. N’émettant que 5% des GES produits dans le monde, l’Afrique subit disproportionnellement les effets de ce phénomène. Pire, elle devra payer le lourd tribut de cette catastrophe écologique dont elle n’est quasiment pas responsable. N’ayant pas les moyens financiers d’y parvenir, elle est obligée de tendre la main. Celle-ci peine cependant à se replier.
L’espoir de voir se tenir les engagements climatiques pris par les pays riches devient de plus en plus incertain. En 2015, à l’Accord de Paris, les puissances économiques mondiales avaient promis fournir une enveloppe annuelle de 100 milliards $ aux pays pauvres pour l’adaptation climatique. Plus de 6 ans se sont écoulées sans qu’un seul milliard $ ne soit donné. Les donateurs hésitent. Pas pour le don à faire, mais pour la gestion qui en sera faite. Certains exigent que des plans bien détaillés soient proposés pour débloquer les fonds.
Le gouvernement sud-africain n’a pas tardé à s’y mettre. Depuis 2020, une commission nationale a été mise en place par le président Cyril Ramaphosa pour définir un programme de transition qui s’étendra sur une période de 30 ans. Ce dernier devrait être finalisé avant la fin de l’année en cours, selon Crispian Olver, directeur exécutif de ladite commission. Un négociateur principal a également été désigné pour conduire le processus avec les donateurs. Il s’appelle Daniel Mminele, un ancien banquier du pays.
« Il est temps de passer aux actes »
Le secrétaire général de l’ONU a une fois encore lancé un appel aux nations riches pour les exhorter à faire preuve de responsabilité vis-à-vis des engagements qu’elles ont pris. « Il est temps de passer aux actes. Il est temps de tenir la promesse des 100 milliards $ par an » a déclaré Antonio Guterres lors de son passage à Dakar dans le cadre de sa tournée ouest-africaine. Il faut, selon lui, que « la moitié des financements climatiques soit consacrée aux programmes d’adaptation et de résilience afin de venir en aide aux communautés vulnérables ». Car, explique-t-il, l’urgence climatique augmente le risque d’insécurité dans les régions déjà exposées.
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